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C’est par un temps nuageux, juste après le lever du jour, le 19 mars 2015 dans une forêt tropicale sur le mont El Quinini dans l’est de la Colombie. Ana Maria Gonzalez, biologiste, extrait en douceur une Grive à dos olive des mailles d’un filet japonais couvert de rosée pour poser une bague d’identification sur sa patte droite. Avant de remettre l’oiseau en liberté, elle fixe avec précaution un minuscule émetteur radio sur son dos. Les signaux uniques de cette balise spéciale seront captés par une station réceptrice installée dans la région. Ana ouvre les mains et regarde l’oiseau s’envoler. Le voyage de ce petit oiseau chanteur depuis le Colombie jusqu’au Canada émerveillera Ana et d’autres ornithologues du monde entier.

Ana Maria Gonzalez
Dr. Ana Maria Gonzalez

La station où Ana mène des recherches essentielles pour les oiseaux est un modeste campement situé dans une plantation de café d’ombre appelée La Fragua, en Colombie. La région est largement reconnue pour la grande diversité et l’abondance des espèces endémiques. Des centaines d’espèces d’oiseaux tropicaux y vivent toute l’année, et des grives, des parulines et d’autres oiseaux migrateurs d’Amérique du Nord y passent l’hiver. Les Andes colombiennes constituent un lieu d’hivernage et de passage crucial pour les oiseaux qui migrent vers différents endroits de l’Amérique du Sud depuis le Canada. Repérer et préserver ces habitats d’une grande richesse aviaire sont les plus importantes actions que nous pouvons mener pour assurer la conservation des oiseaux migrateurs dont les populations déclinent. Il nous reste encore beaucoup à apprendre.
L’histoire d’Ana et de la grive est remarquable. Ana est Colombienne d’origine; détentrice d’un doctorat en biologie, elle est chercheure à l’Université de la Saskatchewan. Études d’Oiseaux Canada a contribué à commanditer ses travaux sur le déclin des effectifs de la Paruline du Canada, une espèce menacée. Lorsqu’elle baguait des oiseaux dans son pays pendant notre hiver, Ana ne pouvait pas imaginer l’enthousiasme qu’elle et sa grive radiomarquée susciteraient.
Le signal émis par le petit émetteur radio fixé sur le dos de la grive d’Ana a indiqué que l’oiseau est parti de La Fragua le 14 avril 2015. Le 18 mai, il est détecté par un petit réseau de récepteurs exploité par l’Université de la Saskatchewan et Environnement et Changement climatique Canada près du lac Chaplin, en Saskatchewan. La grive a franchi près de 6000 kilomètres en seulement 34 jours, ce qui équivaut à la cadence incroyable d’au moins 175 kilomètres par jour pendant un mois! C’était la première fois que des scientifiques pouvaient documenter une telle épopée de façon aussi détaillée. Depuis, notre réseau de surveillance spécialisé nous a fourni des renseignements comparables sur d’autres oiseaux radiomarqués.
Grâce à des sympathisants comme vous, nous faisons progresser la science de la conservation en déterminant avec précision où migrent nos oiseaux et aussi où, quand et pour combien de temps ils font halte pour se reposer et se nourrir en cours de route. Nous sommes sur le point de suivre les périples de ces oiseaux en temps réel, et c’est une perspective des plus emballantes!

Red Knot
Photo: Yves Aubrey

Comme vous le savez probablement, Études d’Oiseaux Canada a vu le jour à l’Observatoire d’oiseaux de Long Point (OOLP), qu’elle continue d’exploiter. Nous faisons le suivi des migrations d’oiseaux depuis 1960 au moyen de techniques classiques de baguage. L’évolution de la science de la conservation au cours des soixante dernières années force l’humilité. Bientôt, nous baguerons notre millionième oiseau à l’OOLP! Nous apprécions beaucoup votre engagement au fil de ces années et dans les années à venir. Merci de nous aider à faire progresser la conservation aviaire en employant des méthodes traditionnelles éprouvées et en continuant de développer des méthodes à la fine pointe de la technologie.
Les stations réceptrices de la Colombie et de la Saskatchewan font partie d’un réseau qui en compte de plus de 300 au Canada, aux États-Unis, en Amérique centrale et dans le nord de l’Amérique du Sud. Le Système de surveillance faunique Motus (nom latin qui signifie « mouvement ») révolutionne l’étude des migrations, dont celles d’espèces menacées comme le Pluvier siffleur, le Bécasseau maubèche et l’Hirondelle de rivage. Son expansion rapide et les découvertes spectaculaires qu’il permet de faire font de Motus un outil de surveillance faunique des plus passionnants et novateurs! Jamais auparavant nous n’avons pu pister avec une telle précision des oiseaux chanteurs aussi petits. Cette percée repoussera les limites de la conservation, et vous y êtes pour quelque chose.

Swainson's Thrush
Photo: Nick Saunders

Le concept est simple. Chaque nano-émetteur Motus produit des signaux radio uniques qui sont captés par des antennes VHF, et Études d’Oiseaux Canada gère l’énorme base de données provenant de tout le réseau. Comme le système est facile d’accès (les émetteurs et les récepteurs sont relativement peu coûteux et faciles à mettre en œuvre et à entretenir), il favorise grandement la participation. Les universités, les écoles et les clubs naturalistes peuvent prendre une part importante dans la conservation des oiseaux en hébergeant une station réceptrice Motus, nous aidant ainsi à compléter le réseau sur tout le continent.
Études d’Oiseaux Canada s’est fixé comme objectif de faire le suivi de 50 des espèces d’oiseaux du Canada les plus menacées d’ici à 2020, grâce à votre soutien financier et à la collaboration de nombreux partenaires. Nous avons déjà pisté des représentants de 27 espèces par le biais du réseau Motus! Nous vous invitons à envoyer votre don de fin d’année aujourd’hui à Études d’Oiseaux Canada pour nous permettre d’atteindre cet objectif primordial.
Cela vous étonnera peut-être de découvrir à quel point il en reste encore à apprendre sur les déplacements des oiseaux chanteurs. La recherche effectuée à l’aide du réseau Motus modifie de façon radicale nos connaissances sur les migrations des oiseaux, tant à l’échelle locale qu’à celle de l’hémisphère, y compris ce qu’il faut faire pour assurer la conservation des espèces en péril. L’équipe d’Études d’Oiseaux Canada est fière d’être au cœur de l’expansion du réseau dans l’ensemble de l’hémisphère et, à terme, du monde. Nous vous remercions de votre appui. Avec le don que vous faites aujourd’hui, nous pourrons atteindre nos importants objectifs pour le mieux-être des oiseaux et étendre le réseau Motus pour assurer le suivi de 50 espèces en péril d’ici à 2020.
Nous devons étendre le réseau Motus pour réaliser notre vision : faire le suivi et assurer la conservation de toutes les espèces d’oiseaux du Canada. Nous devons mettre en place davantage de récepteurs afin de couvrir des régions encore sans surveillance et de compléter nos travaux là où nous venons juste d’entreprendre le suivi. Ainsi, il n’y a pas encore de récepteurs au Mexique, dans les Caraïbes et le long de la plupart des voies migratoires dans l’hémisphère occidental. Avec un réseau complet de récepteurs, les chercheurs sauront avec plus de précision où les oiseaux font halte durant leurs migrations sur des milliers de kilomètres. Cela aidera à orienter les priorités en matière de conservation des terres le long des corridors de migration dans notre hémisphère. À l’échelle locale, Motus peut même nous indiquer où les oiseaux dorment ou cherchent leur nourriture. Dans le passé, vos généreux dons nous ont fait parcourir tout ce chemin. Vous pouvez nous aider à compléter le réseau Motus pour que nous puissions assurer, d’ici à 2020, la surveillance et la conservation de 50 des espèces d’oiseaux du Canada les plus menacées.

Thrush Migratio Map

Déjà, les recherches sur les déplacements des oiseaux dans l’hémisphère occidental réalisées par l’intermédiaire de Motus mettent au jour de l’information essentielle pour orienter leur conservation. Ces deux dernières années seulement, nous avons pisté des représentants de plusieurs espèces d’oiseaux pendant leurs migrations sur le continent. Cela nous a fourni de précieux renseignements sur les vols migratoires et l’utilisation des habitats dans les quartiers d’hiver et aux haltes. Par exemple :

  • Une Grive à joues grises a franchi 3674 kilomètres entre la Colombie et l’Ontario en 13 jours, ce qui représente une impressionnante moyenne de plus de 280 kilomètres par jour. Auparavant, les exploits de cette ampleur étaient inconnus des scientifiques.
  • Une autre a migré entre la Colombie et l’Indiana, un trajet de 3200 kilomètres, en seulement 3,3 jours, soit à la moyenne renversante de 986 kilomètres par jour!
  • Les vols migratoires nocturnes de Bécasseaux semipalmés ont été suivis entre la baie James, la baie de Fundy et Cape Cod. On n’avait jamais encore observé de telles prouesses de la part de ces oiseaux, dont les effectifs ont considérablement diminué. Cette information a modifié du jour au lendemain la connaissance des besoins de l’espèce en matière de conservation!
  • Des vols remarquablement rapides de Bécasseaux maubèches – eux aussi effectués durant la nuit pour la plupart – ont été enregistrés entre la baie d’Hudson et la baie du Delaware. Les données recueillies pourraient jouer un rôle crucial dans la conservation de cet oiseau de rivage dont la population a diminué de 90 % en 20 ans.

Le programme Motus est en expansion rapide et produit des résultats emballants, grâce à l’engagement enthousiaste de nombreux partenaires de recherche. Les efforts que déploie Études d’Oiseaux Canada en matière de conservation reposent sur la science, et le suivi des espèces d’intérêt prioritaire constitue un pas important vers l’établissement d’objectifs fondés sur une réflexion éclairée. Comme vous l’avez peut-être constaté, nous élaborons également des solutions novatrices en matière de conservation des espèces des prairies et des insectivores aériens, tels les martinets et les hirondelles. Nous travaillons aussi au rétablissement des populations d’oiseaux marins au large de la côte ouest. Et nos programmes de science citoyenne mobilisent plus de 40 000 bénévoles, qui, en nous fournissant leurs précieuses données d’observation, nous aident à surveiller l’état des populations aviaires du Canada. Comme bon nombre de nos donateurs et de nos membres, vous nous consacrez probablement du temps aussi. Merci pour tout ce que vous faites pour les oiseaux.
L’avenir nous réserve des découvertes inimaginables. Les technologies intelligentes nous aident à parfaire nos connaissances sur les oiseaux migrateurs et à recueillir l’information essentielle qu’il nous faut pour les protéger. Des chercheurs comme Ana peuvent mener à d’autres découvertes qui nous aideront à savoir où se trouvent les habitats à préserver au bénéfice des oiseaux en péril, et sur quelles étendues et à quel moment les préserver. Motus est un nouvel outil pratique qui ouvre la voie vers des réponses et des solutions ô combien nécessaires. Aidez-nous à percer les mystères de la migration des oiseaux et à être la Voix des oiseaux au Canada en faisant un don aujourd’hui à Études d’Oiseaux Canada.
Pour nos oiseaux,
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Steven Price
Président
Birds Canada

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