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Par Pete Davidson, directeur principal, Stratégie de conservation, Oiseaux Canada, et membre du Sous-comité de spécialistes des oiseaux, COSEPAC, et Marcel A. Gahbauer, Ph. D., et Richard D. Elliot, Ph. D., coprésidents du Sous-comité

Les listes d’espèces à risque de disparition comptent parmi les meilleurs outils nous permettant d’évaluer l’état de la biodiversité sur la planète. Au Canada, nous avons la Loi sur les espèces en péril (LEP), qui s’appuie sur les évaluations effectuées par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). À l’échelle mondiale, le risque de disparition des espèces d’oiseaux est évalué par BirdLife International, l’autorité officielle en ce qui touche les oiseaux aux fins de la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN™. Les deux instances emploient des méthodes comparables, mais il n’est pas inhabituel d’observer des différences dans les listes, car le COSEPAC évalue le statut des espèces seulement au Canada. Des différences sont souvent perceptibles dans les cas où le Canada ne constitue qu’une petite partie de l’aire de répartition mondiale d’une espèce. Les bénévoles d’Oiseaux Canada contribuent de façon importante à ce processus en recueillant des données de surveillance des oiseaux qui permettent de mieux déterminer l’état des populations. Le personnel d’Oiseaux Canada, quant à lui, intègre les données du Canada au processus de l’UICN par le biais des forums sur les oiseaux menacés dans le monde (en anglais) de BirdLife International et par d’autres canaux.

À la fin de 2021, le COSEPAC a réévalué le statut de cinq espèces d’oiseaux (il est à noter que la définition d’«espèce sauvage» énoncée dans la LEP englobe l’espèce, la sous-espèce, la variété ou la population géographiquement ou génétiquement distincte). L’examen du statut est une exigence légale tous les 10 ans environ pour toutes les espèces déjà inscrites sur la liste de la LEP. Les aires de répartition canadiennes des cinq espèces d’oiseaux dont le statut a fait l’objet d’une réévaluation récemment sont limitées aux Grandes Plaines et au Grand Bassin. Dès lors, leur statut reflète l’état de santé des habitats des Prairies dont elles dépendent. Les cinq espèces demeurent dans les mêmes catégories: deux sont disparues du pays et trois sont en voie de disparition. Malheureusement, ces espèces ne montrent que peu ou pas de progrès vers le rétablissement de leurs effectifs.

Les deux espèces d’oiseaux disparues du pays sont le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios (Centrocercus urophasianus phaios) et le Tétras des prairies (Tympanuchus cupido pinnatus), qui ont été vus pour la dernière fois au Canada dans les années 1960 et 1980 respectivement. Les populations de ces deux espèces sont en déclin dans les États limitrophes du Canada, ce qui rend peu probable le rétablissement d’une population au Canada à la suite du déplacement d’oiseaux des États-Unis vers le nord.

Tétras des armoises de la sous-espèce urophasianus Photo: Vicki St Germaine

Les trois espèces en voie de disparition sont le Tétras des armoises de la sous-espèce urophasianus, le Moqueur des armoises (Oreoscoptes montanus) et le Pluvier montagnard (Charadrius montanus).

Au Canada, le Tétras des armoises est restreint aux paysages dominés par les armoises qui chevauchent la frontière séparant l’Alberta de la Saskatchewan, où il resterait seulement 120 à 200 individus matures. Cette estimation est légèrement supérieure à celle effectuée en 2012, ce qui incline à penser que les efforts de rétablissement de la population déployés depuis 2014 peuvent autoriser un optimisme prudent.

Moqueur des armoises Photo: Yousif Attia

Le Moqueur des armoises, comme son nom l’indique, est lui aussi étroitement associé aux milieux peuplés d’armoises. Il semble que sa répartition et ses effectifs sont demeurés stables ces dix dernières années, bien que ces derniers soient très faibles (de 7 à 36 individus).

Quant au Pluvier montagnard, un spécialiste des prairies à herbes courtes, il est devenu très rare au Canada. Aucune observation n’a été rapportée depuis 2012, mais il est toutefois possible que de petits nombres persistent dans les zones peu recensées.

La perte et la dégradation d’habitats est la principale menace qui pèse sur les trois espèces en voie de disparition. Qui plus est, les effets des changements climatiques sur les habitats suscitent des préoccupations au moins dans le cas du Moqueur des armoises et du Pluvier montagnard.

À l’échelle mondiale, seulement une espèce présente au Canada a changé de statut dans la Liste rouge de l’UICN en 2021 : le Petit Pingouin (Alca torda). La majeure partie des membres de la population mondiale de cette espèce, qui niche sur des falaises dans des îles, se reproduisent en Europe, mais un faible nombre nichent et hivernent dans la région atlantique du Canada. Cet oiseau auparavant classé dans la catégorie Quasi menacée est passé à la catégorie Préoccupation mineure, apparemment pas en raison d’une véritable amélioration de l’état de sa population, mais parce que de nouvelles informations ont permis d’évaluer son statut avec plus de précision. À l’échelle mondiale, le nombre total d’espèces d’oiseaux menacées a chuté à 1445, soit le nombre le plus bas depuis 2015 et 36 de moins qu’en 2020. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les mises à jour du statut des espèces figurant sur la Liste rouge de l’UICN, vous pouvez prendre connaissance de ce sommaire présenté par BirdLife International (en anglais).

Oiseaux Canada est reconnaissant envers tous ses bénévoles, sympathisants et partenaires engagés dans la conservation qui s’emploient à améliorer les perspectives des espèces d’oiseaux au Canada. Pour savoir comment vous pouvez aider les oiseaux dont la situation est préoccupante sur le plan de la conservation et faire en sorte que nos oiseaux communs restent communs, veuillez consulter votre guide pour la sauvegarde des oiseaux du Canada.

Petit Pingouin Photo: Michael W. Potter

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