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Par Kathy Jones, responsable des bénévoles, Inventaire canadien des Plongeons huards


Plongeon huard vieux de 8,5 semaines Photo : Phil Barley

Ce sera bientôt l’Action de grâces. Les villégiateurs remiseront les rames, prépareront le bateau pour la saison morte et fermeront le chalet, et certains penseront peut-être à passer du temps dans le Sud l’hiver prochain. De leur côté, les plongeons adultes, suivis de leurs rejetons, gagneront leurs quartiers d’hiver, entre autres dans les eaux proches de la côte atlantique, dans l’océan Pacifique ou dans le golfe du Mexique.
Nous adressons un merci tout particulier à chacune des 575 équipes qui ont participé à l’Inventaire canadien des Plongeons huards en 2019. C’est l’effort collectif de toutes ces personnes qui nous fournit un portrait plus exact de l’état des populations de plongeons au Canada. Nous remercions les participants qui nous ont déjà envoyé leurs données. Si vous entrez vos données en ligne, n’hésitez pas à communiquer avec moi (Kathy, à benevolat@oiseauxcanada.org) si vous avez des problèmes. Autrement, vous n’avez qu’à m’envoyer votre feuille de données par la poste.
Comment se portent les plongeons?
La saison a été très intéressante pour l’Inventaire. Dans l’Ouest, dans certaines parties des Prairies et dans le réseau du canal Rideau, les œufs ont éclos deux à quatre semaines plus tôt que d’habitude. Ailleurs, les naissances ont eu lieu deux à trois semaines en retard ou au moment habituel, soit aux alentours du week-end de la fête du Canada. Dans certaines parties du pays, les couples nicheurs ont dû faire face à des défis, comme la montée des eaux, qui peuvent emporter les nids, et les attaques d’une espèce de mouche noire qui pique les plongeons au point de leur faire abandonner les nids (nous ne sommes pas les seuls à subir l’assaut des mouches noires; celles qui s’attaquent aux plongeons sont toutefois d’une autre espèce).
Dans l’ensemble, la population du Plongeon huard est stable dans tout le Canada et la majeure partie de son aire de répartition. Toutefois, les données de l’Inventaire canadien des Plongeons huards que vous contribuez à récolter révèle une diminution graduelle au fil des décennies du nombre de jeunes élevés jusqu’à l’envol par couple. Jusqu’à présent, il semble que cette baisse de « productivité » ne s’est pas traduite par une réduction du nombre d’adultes nicheurs. Mais si la situation persiste, ce nombre pourrait bien diminuer. Vous trouverez de l’information sur les plongeons et ce que vous pouvez faire pour les aider sur la page Web de l’Inventaire.
Points saillants de la saison
Vous pouvez voir des photos d’oisillons, des notes de terrain et bien d’autres informations dans un album Twitter où j’ai réuni les minimessages se rapportant à l’Inventaire (il n’est pas nécessaire d’avoir un compte Twitter pour y accéder).


Le nid de Moon River Photo : Phil Barley

Quelques participants à l’Inventaire ont signalé des situations inhabituelles, mais intéressantes cette année. Ainsi, Phil Barley, de la région de Moon River en Ontario, a noté avec surprise la présence d’un œuf blanchâtre avec deux autres œufs dans un nid de plongeons. Nous croyons qu’il s’agissait d’un œuf de Canard colvert. Cet œuf n’a pas éclos, contrairement aux œufs de plongeon, et un oisillon prendra son envol cet automne. Il était amusé de voir un colvert femelle visiter la plateforme de nidification des plongeons bien après l’éclosion des œufs et se demandait si c’était cette femelle qui avait pondu l’œuf. Nous remercions sincèrement Phil d’avoir diffusé ses magnifiques notes de terrain sur Facebook.
Une autre rare observation a été celle d’un couple de plongeons avec quatre oisillons. Selon la littérature scientifique, la probabilité qu’un couple de Plongeons huards produire trois oisillons ne dépasse pas 8%. Cela semble se vérifier au Canada, et de produire quatre oisillons est encore plus rare. Entre 1981 et 2004, seulement six cas de naissance de quatre oisillons ont été enregistrés sur 687 observations de nidification réussie. Pour ce qui est du couple qui nous occupe, est-ce qu’il a vraiment produit quatre petits ou s’il en a « adopté » un ou plus? Nous n’en sommes pas certains, car les oisillons étaient vieux d’environ une semaine lorsqu’on les a vus. Nous sommes heureux d’annoncer que deux de ces quatre jeunes ont survécu et qu’ils prendront probablement leur envol cet automne. Nous remercions Mike Lahaie, Geoff Dobson et Nancy Best de nous tenir informés de la situation. Si jamais vous avez connaissance de cas semblables, veuillez nous en informer, car nous cherchons à enrichir les connaissances sur le phénomène.
En prévision de la saison 2020
Pour vous aider dans vos activités d’intendance des lacs, nous pouvons vous fournir des affiches de sensibilisation à la présence de plongeons qui peuvent être posées sur des rampes de mise à l’eau, dans des marinas, sur des quais, etc. De plus, une affiche sensibilisant à la fragilité de l’habitat est en voie de réalisation. Si votre association de villégiateurs est intéressée à recevoir des affiches, il vous suffit de communiquer avec moi (Kathy) par courriel à benevolat@oiseauxcanada.org.
J’espère que vous avez apprécié de compte rendu sommaire et que vous comptez participer de nouveau à l’Inventaire canadien des Plongeons huards en 2020. Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire ici.


Plongeon huard avec quatre oisillons Photo : Geoff Dobson

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