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Recensement des oiseaux de Noël

Mésange à tête noire Photo : Julie Clement

Lisez les derniers rapports régionaux du RON :

Oiseaux Canada et la National Audubon Society sont reconnaissants envers nos rédacteurs régionaux bénévoles, qui offrent généreusement de leur temps pour examiner les données du RON et rédiger des rapports régionaux.

Québec

Par Patrick Filiatrault

Le 123e Recensement des oiseaux de Noël (RON) a été intéressant au Québec encore cette année, quoiqu’on dénombre sept espèces de moins que la moyenne des cinq derniers recensements. Au total, 129 espèces plus deux espèces d’origine domestique (Canard malard d’origine domestique, Faisan de Colchide) et un hybride Canard noir X Canard Colvert ont été observées le jour du recensement. Ce total se divise en 48 espèces aquatiques (37% de toutes les espèces), 17 de rapaces (diurnes et nocturnes; 13 %) et 64 d’oiseaux terrestres (gélinottes, pics, passereaux;  50 %). Malgré que les températures de novembre (52e mois de novembre le plus chaud en 103 ans d’observations au Québec) et de décembre (3e mois de décembre le plus chaud) aient été au-dessus de la moyenne mensuelle, plusieurs plans d’eau étaient recouverts de glace les jours de recensement. Durant la deuxième moitié du mois de décembre, quelques évènements météo ont pu influencer le succès des recensements : neige forte le 17 décembre réduisant la visibilité, tempête de neige ou pluie selon les régions avec vents le 23, et températures douces au début de janvier.

Trente-huit recensements ont eu lieu au Québec, ce qui est légèrement en deçà de la moyenne (40) des dernières années. Les recensements se sont tenus du 14 décembre au 4 janvier. Le jour le plus populaire fut le 17 décembre avec 11 recensements, suivi du 18 décembre avec 9. Un total de 1 131 personnes a participé aux recensements, ce qui est stable depuis le début de la pandémie de la COVID. Le RON de Québec a totalisé le plus grand nombre d’observateurs (152), suivi par Lennoxville (92), Montréal (68) et Hudson (65).

Les espèces d’oiseaux observées dans les recensements québécois ont totalisé un total de 278 317 individus (67 000 de moins que l’an passé). Granby s’est classé premier avec 33 781 oiseaux, essentiellement grâce à la présence de la Corneille d’Amérique (27 990), suivi de St-Timothée (30 218) avec 19 521 Oies des neiges, Otterburn Park avec 26 240 oiseaux (incluant 20 481 Bernaches du Canada) et de St-Jean-sur-Richelieu avec 19 470 oiseaux (incluant 7 130 Bernaches du Canada et 6 566 Corneilles d’Amérique). Québec (19 013),  Lennoxville (18 664), Longueuil (15 451), Montréal (14 112) et Mirabel (12 890) sont les autres recensements à dépasser le cap des 10 000 oiseaux. Le RON de Québec a eu le plus grand nombre d’espèces (77), suivi de Longueuil (71), Hudson (63), Montréal (59) et Lennoxville (58).

Quatre espèces ont été rapportées dans tous les territoires de recensement : le Pic chevelu, le Grand Corbeau, le Geai-bleu et la Mésange à tête noire. Le Pigeon biset, le Pic mineur et la Corneille d’Amérique ont été notés dans 37 RON, tandis que la Tourterelle triste et l’Étourneau sansonnet l’étaient dans 36 recensements. Le nombre total d’individus par espèces dans les 38 RON, qui dépasse les 10 000 sont : la Corneille d’Amérique avec 55 148, la Bernache du Canada (48 361), l’Étourneau sansonnet (22 871), l’Oie des neiges (21 852), le Pigeon biset (15 423), la Mésange à tête noire (13 991) et le Plectrophane des neiges (11 414). Il est intéressant de mentionner que pour les passereaux nordiques, les nombres se situent dans les hautes valeurs des dernières années : Jaseur boréal (5 209), Durbec des sapins (1 544), Gros-bec errant (3 631) et le Plectrophane des neiges (4 873 l’an dernier par comparaison). Par contre, le Sizerin flammé (1 122) est à un faible nombre, tandis que la Pie-grièche boréale (40) et le Junco ardoisé (3 026) étaient dans la moyenne des dernières années.

Chez les espèces menacées ou vulnérables ou susceptibles d’être désignées comme tel, notons 35 Arlequins plongeurs (Forillon, Percé, Québec) et 1 285 Garrots d’Islande (répartis dans 9 RON). Le Pygargue à tête blanche a totalisé 132 individus répartis dans 28 RON, tandis que le Faucon pèlerin (10 individus) a été rapporté dans 6 RON. Enfin, le Quiscale rouilleux a été vu dans 4 RON pour un total de 5 individus.

Au chapitre des espèces rares (en général ou pour la saison), notons les espèces suivantes observées le jour du recensement : Oie rieuse (Otterburn Park et St-Jean-sur-Richelieu), Oie de Ross (Otterburn Park et St-Jean-sur-Richelieu), Fuligule à dos blanc (Longueuil), Fulmar boréal (Otterburn Park et Chicoutimi-Jonquière), Guillemot marmette (Forillon et Percé), Goéland brun (Québec), Pic maculé (Forillon), Troglodyte des forêts (Longueuil), Solitaire de Townsend (Longueuil), Moqueur chat (Chicoutimi-Jonquière), Paruline à croupion jaune (Neuville-Tilly) et Tohi à flancs roux (Cowansville, Neuville-Tilly, Percé).

Enfin, mentionnons des espèces peu souvent rapportées lors des recensements (jour du recensement) : Canard d’Amérique (Montréal), Eider à tête grise (Québec), Tétras du Canada (Parc Aiguebelle), Guillemot de Brünnich, (Percé), Buse à épaulettes (Ahuntsic-Laval et Longueuil), Hibou moyen-duc (Longueuil), Pic à dos rayé (Chicoutimi-Jonquière), Pic à dos noir (Chicoutimi-Jonquière et Tadoussac), Roitelet à couronne rubis (Neuville-Tilly) et Bec-croisé des sapins (Hudson).

Provinces de l'Atlantique : Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard

Par Jared Clarke

La 123e édition du Recensement des oiseaux de Noël (RON) a donné d’excellents résultats dans le Canada atlantique: une belle combinaison d’observations divertissantes, de temps hivernal et d’esprit communautaire. Un automne typique offrant une abondance de vents du sud et de l’ouest a permis à de nombreux oiseaux errants et migrateurs déplacés de rester dans la région jusqu’en hiver, saison qui cette année s’est installée tôt à la faveur d’une vague de temps froid en décembre. Les conditions atmosphériques ont été variables tout au long de la saison dans l’ensemble de la région. Le temps a été plus froid que la moyenne dans certains cercles de recensement et un peu plus doux dans d’autres. En résumé, ce fut une période intéressante!

Au total, 92 recensements ont été réalisés dans la région atlantique: 48 au Nouveau-Brunswick, 31 en Nouvelle-Écosse, 10 à Terre-Neuve-et-Labrador et 3 à l’Île-du-Prince-Édouard. Comme toujours, la participation a été excellente: environ 2105 observateurs, dont 1390 ont passé près de 3500 heures sur le terrain. La récolte aviaire était légèrement inférieure à celle de la 122e édition: 184 espèces ont été recensées dans l’ensemble de la région (y compris quelques observations faites pendant la semaine du RON), mais de nombreux faits saillants sont à signaler, dont l’observation d’espèces rares ou attardées.

Une Oie à bec court non encore partie a été observée cette année encore à St. John’s; cette espèce rare figurait sur la liste pour la sixième édition de suite du RON. Quatorze Oies des neiges, un nombre digne de mention, ont été détectées en Nouvelle-Écosse; il s’agit de la seule espèce d’oie signalée dans la région à part la Bernache du Canada, très répandue. Le nombre de Fuligules morillons était un peu plus élevé que celui de l’année précédente: 64 individus à St. John’s et d’autres dans les cercles de recensement de Chezzetcook et d’Halifax-Dartmouth. Quatre Érismatures rousses, rares localement, ont été repérées au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

La diversité des limicoles était beaucoup plus élevée que celle enregistrées aux 121e et 122e éditions du RON: les participants ont observé 14 espèces, surtout en Nouvelle-Écosse. S’est démarquée la troisième mention jamais faite de la Barge à queue noire en Nouvelle-Écosse – cette fois-ci dans le cercle d’Halifax-Dartmouth – la veille du premier jour du RON. C’était une grande surprise, surtout en ce temps de l’année. Parmi les autres mentions notables, citons quatre Bécassins à long bec et trois Petits Chevaliers attardés, en Nouvelle-Écosse. Par ailleurs, les totaux de 361 Bécasseaux sanderlings, 144 Bécasseaux variables et 14 Bécasseaux maubèches sont des comptes élevés pour la région. Seulement trois Bécassines de Wilson ont été signalées dans la région, mais l’observation d’une Bécasse d’Amérique en Nouvelle-Écosse pendant la semaine du RON était un peu surprenante. Le nombre de Bécasseaux violets – 308, dont 221 à Terre-Neuve-et-Labrador – était quelque peu inférieur à la moyenne.

Le Lagopède des saules a été vu dans trois cercles différents dans cette dernière province, dont six individus à Cape Race. Trois Lagopèdes alpins ont été détectés pendant le recensement dans le cercle de Bonne Bay (toujours à Terre-Neuve-et-Labrador), sans doute au sommet des monts Long Range, qui ne sont pas accessibles certaines années. Le nombre record de 313 Dindons sauvages a été enregistré dans 13 cercles de recensement au Nouveau-Brunswick, la majorité dans les cercles de (90 individus), de Hartland (53), de Perth-Andover (47) et de Mactaquac (43), qui sont tous proches de la frontière du Maine. Ces oiseaux constituent la seule population stable de l’espèce dans la région, mais celle-ci ne semble pas en expansion. Malheureusement, à l’île du Prince-Édouard, la Perdrix grise, souvent très discrète, ne s’est pas manifestée pendant la 123e édition du RON.

Les rapaces diurnes sont toujours en vedette pendant le RON, et beaucoup de mentions notables ont été enregistrées cette année. Les excellents comptes d’Urubus à tête rouge témoignent de l’avancée de l’espèce dans les Maritimes: 137 individus en Nouvelle-Écosse et 87 au Nouveau-Brunswick. Beaucoup plus rare, mais observé régulièrement dans le Canada atlantique, l’Urubu noir a été vu dans le cercle de Pictou Harbour, en Nouvelle-Écosse. Le Pygargue à tête blanche est toujours bien présent, mais les totaux étaient légèrement inférieurs à ceux du RON précédent: 1603 individus dans l’ensemble des quatre provinces. Des Petites Buses ont été observées seules au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, le nombre total étant un peu moindre que le compte de la 122e édition du RON, mais quand même notable en ce temps de l’année. C’est toujours excitant d’observer un Faucon gerfaut, comme on l’a fait à Restigouche (Nouveau-Brunswick); c’est le seul individu de l’espèce signalé cette saison. Le grand total de 21 Faucons pèlerins, 36 Faucons émerillons et 10 Crécerelles d’Amérique constitue une bonne récolte pour la région.

De nouveau cette année, le RON a connu un lent départ en ce qui concerne les Harfangs des neiges, seulement quelques individus isolés ayant été signalés au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. En revanche, les Chouettes rayées se sont bien manifestées; on a enregistré un total de 41 individus dans les Maritimes (6 au Nouveau-Brunswick et 35 en Nouvelle-Écosse), ce qui témoigne de l’augmentation constante des effectifs de l’espèce. Les Petites Nyctales n’étaient pas en reste, avec un total de 18 individus, tandis que le nombre de Grands-ducs d’Amérique (14) et de Hiboux des marais (3) était légèrement inférieur à la moyenne. Les quatre Hiboux moyens-ducs observés en Nouvelle-Écosse complètent la liste des six espèces de chouettes et hiboux recensées cette année.

Les pics ont été très présents au RON cette année. Le total record de 75 Pics à ventre roux a été enregistré en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, en plus de l’individu observé à Terre-Neuve-et-Labrador et de l’autre signalé à l’Île-du-Prince-Édouard, l’espèce étant rare par endroits dans ces deux dernières provinces. Six Pics à dos noir et un Pic à dos rayé, qui passe souvent inaperçu pendant la période du recensement, ont été signalés en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Les quatre Pics maculés sont dignes de mention pour ce temps de l’année. Le Troglodyte de Caroline, dont le nombre a augmenté dans les Maritimes ces dernières années, a été observé seulement au Nouveau-Brunswick (10 individus) cette année. En outre, 10 Troglodytes des forêts, 4 Troglodytes des marais et un Troglodyte familier ont été rapportés dans la région. La Mésange bicolore était présente dans quatre cercles de recensement au Nouveau-Brunswick, ce qui représente une petite augmentation, mais notable, du nombre signalé pour cette espèce qui arrive à peine au Canada.

L’observation de parulines rares et attardées est souvent une «récompense» pendant le RON au Canada atlantique. Huit espèces ont été signalées cette année, un peu moins que ces dernières années, où elles nous ont gâtés par leur présence. De nouveau cette année, la Paruline à croupion jaune était abondante en Nouvelle-Écosse, où l’on a recensé 172 individus, dont le nombre remarquable de 78 à Yarmouth, 24 à White Point et 21 à Lunenburg. Parmi les autres parulines plus ou moins attendues, citons la Paruline des pins (26 individus), la Paruline verdâtre (22), l’Ictérie polyglotte (18), la Paruline masquée (4) et la Paruline à couronne rousse (2). Parmi les parulidés, de loin l’espèce la plus rare pendant le RON cette année était une Paruline à tête jaune détectée à St. John’s, une surprenante cinquième mention pour Terre-Neuve-et-Labrador! Des Parulines à gorge jaune étaient présentes à Mactaquac (Nouveau-Brunswick), Truro (Nouvelle-Écosse) et St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador).

Les espèces suivantes, qui étaient attardées dans la région, sont dignes de mention: Grand Héron (14 individus dans les quatre provinces sauf à Terre-Neuve-et-Labrador), une Grande Aigrette (au Nouveau-Brunswick), 11 Foulques d’Amérique (dans toute la région sauf à Terre-Neuve-et-Labrador), quatre Moucherolles phébis (en Nouvelle-Écosse), neuf Moqueurs chats (en Nouvelle-Écosse), 22 Moqueurs polyglottes (au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse), deux Merlebleus de l’Est (en Nouvelle-Écosse), six Grives solitaires (au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse), 21 Vachers à tête brune et 12 Orioles de Baltimore (dans toute la région sauf à Terre-Neuve-et-Labrador), et quatre Quiscales rouilleux (au Nouveau-Brunswick). Au total, 1327 Cardinaux rouges ont été signalés dans l’ensemble de la région.

Un Tohi à queue verte, qui s’est attardé pendant quatre semaines cet hiver à Sackville (Nouveau-Brunswick), est une des mentions les plus exceptionnelles pour le Canada atlantique. Les mentions suivantes sont également remarquables dans la région en tout temps de l’année: une Mouette pygmée à Pictou Harbour (Nouvelle-Écosse), un Goéland cendré à Springville (Nouvelle-Écosse) et une Aigrette neigeuse à l’île Cape Sable (Nouvelle-Écosse). Des errants provenant de l’ouest du Canada se sont également fait remarquer: un Merlebleu azuré à Cap Tormentine (Nouveau-Brunswick) et un Piranga à tête rouge à Antigonish (Nouvelle-Écosse). Les espèces suivantes étaient notables pour la région: un Moqueur roux (au Nouveau-Brunswick), deux Tohis à flancs roux (au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse), trois Dickcissels d’Amérique (en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador) et un Oriole des vergers (en Nouvelle-Écosse). Enfin, on a enregistré la présence d’un Bruant des champs (au Nouveau-Brunswick) et de deux Bruants des plaines (en Nouvelle-Écosse), deux espèces peu communes par endroits.

Dans l’ensemble de la région, le nombre de fringillidés a continué de baisser pour la deuxième saison de suite après l’importante irruption qui s’est produite il y a deux hivers. Seuls le Durbec des sapins (846 individus) et le Gros-bec errant (6658 individus) ont connu de légères hausses par rapport au 122e RON. Le nombre de Becs-croisés bifasciés (81) était très inférieur à celui enregistré pendant l’hiver exceptionnel de 2021-2022; le nombre de Becs-croisés des sapins (85) a lui aussi diminué. De même, le Roselin pourpré (291 individus), le Roselin familier (58), le Sizerin flammé (674) et le Tarin des pins (343) étaient bien moins nombreux que les hivers précédents, tandis que le nombre de Chardonnerets jaunes (11 544) est revenu près de la moyenne. Il est intéressant de noter que les mentions de Moineaux domestiques (1043) ont diminué d’environ 40% dans la région par rapport aux années antérieures.

Ontario

Par Mike Burrell

Après deux années de dénombrements influencées par les aléas de la pandémie de COVID-19, la 123e édition du Recensement des oiseaux de Noël (RON) a été proche d’un retour à la «normale» en Ontario. Nous avons récupéré quatre cercles de recensement étaient inactifs l’année précédente, mais nous en avons «perdu» six (ou du moins leurs données!). Par ailleurs, deux nouveaux cercles de recensement se sont ajoutés en Ontario, soit ceux de Bayfield-Goderich et de Kemptville, ce qui a porté le nombre de recensements cette année à 123 – à égalité avec l’année dernière pour le troisième total le plus élevé jamais atteint – juste trois de moins que le record de 126 enregistré il y a trois ans. Espérons que le 124e recensement sera l’occasion de renouer avec les records habituels.

Les conditions météorologiques qui précèdent le jour du RON jouent toujours un rôle important. Cette année, l’ensemble de la province a connu un temps assez chaud tout au long du mois de novembre jusqu’à la période du RON. La plupart des dénombrements ont été effectués dans de bonnes conditions, avec une hauteur de neige au sol inférieure à la moyenne ainsi qu’une étendue d’eaux libres et des températures supérieures à la moyenne. Une importante tempête hivernale, qui s’est abattue juste à la veille de Noël, sur Niagara Falls et Buffalo, dans l’État de New York, a constitué le facteur météorologique le plus marquant.

Cette année encore, les conditions météo le jour du RON étaient plutôt agréables, le minimum moyen étant de -4.5°C et le maximum, de -0.1°C, ce qui était à peu près aussi chaud que d’habitude. Dans 49 cercles de recensement, la température a dépassé le point de congélation (par rapport à 43 cercles pendant la 122e édition, mais à 73 et 51 cercles les deux années précédentes). Cette année, c’est à Dunnville qu’on a enregistré la température la plus élevée, soit 13°C. À l’autre bout du spectre, Thunder Bay et Hearst étaient ex-aequo avec un minimum de -24°C; toutefois, Hearst a brisé l’égalité, car la température diurne n’y était que de -16°C. Seulement 37 cercles (par rapport à 91 l’année précédente) ont signalé une hauteur de neige maximale de 10 cm ou moins, ce nombre étant le plus bas depuis plusieurs années, surtout pendant la deuxième moitié de la semaine du RON.

Il y avait 3455 observateurs sur le terrain cette année, soit une cinquantaine de plus que l’année précédente, un total qui s’approchait des 3700 enregistrés pendant les RON antérieurs à la pandémie. Ce total représente cependant le quatrième plus élevé jamais atteint. Quant au nombre d’observateurs aux mangeoires, il était inférieur d’environ 50 à celui de l’an dernier (1225), ce qui le classait tout de même au troisième plus élevé jamais atteint. La somme des nombres d’observateurs sur le terrain et aux mangeoires était de 4626, le quatrième total de tous les temps. Au total, 8411 heures d’observation ont été enregistrées, soit environ 500 de moins que l’an dernier, mais ce total est quand même le quatrième plus élevé jamais enregistré. Le total très impressionnant de 69 782 kilomètres parcourus les jours de dénombrement correspond à peu près à la moyenne des quelques dernières années. Pour la septième année de suite, le cercle de recensement d’Ottawa-Gatineau menait quant au nombre d’observateurs sur le terrain, soit 153, tandis que celui de Kingston arrivait de nouveau en tête pour le total des observateurs aux mangeoires, un impressionnant 99.

La campagne de cette année a produit un total de 179 espèces d’oiseaux pour tous les cercles de recensement, ce qui correspond à la moyenne des dix dernières années. Ce chiffre augmente à 183 si l’on ajoute les espèces observées pendant la semaine du RON (Grand Cormoran, Balbuzard pêcheur, Viréo aux yeux blancs et Merlebleu azuré).

Les cercles de recensement de Blenheim et de Long Point ont alterné pour le plus grand nombre d’espèces au cours des dernières années; cette année, Blenheim a conservé cet honneur avec 113 espèces. Le cercle de Long Point (105 espèces) est le seul autre à avoir dépassé les 100 espèces cette année. Trois autres dénombrements seulement ont dépassé les 90 espèces: Pointe Pelée (97), Hamilton (96) et Toronto (91). Avec cinq dénombrements de plus de 90 espèces, nous étions juste en dessous de la moyenne récente de six. En général, l’année a été plutôt moyenne dans la plupart des cercles de recensement, avec un total moyen d’espèces de 50,9, presque égal à la moyenne récente de 51, et une répartition assez égale des totaux d’espèces individuelles supérieurs et inférieurs à la moyenne. London (79 espèces), Ottawa-Gatineau (77) et Kitchener (70) ont mené le bal pour les dénombrements à l’intérieur des terres. Nipigon-Red Rock était en tête des dénombrements dans le Nord avec 34 espèces, suivi de Fort Frances (32) et de Thunder Bay (31). Le cercle de Blenheim a de nouveau dominé avec 20 comptes élevés provinciaux et les cercles habituels ont complété la liste des cinq premiers: Long Point (14 records), Toronto (13), Ottawa-Gatineau (10) et Pointe Pelée (8). Ce cercle est également en tête des comptes élevés canadiens (avec 8), suivi de Toronto (6), Long Point (5), Pointe Pelée (5) ainsi que Cedar Creek et la réserve nationale de faune de St. Clair à égalité avec 3 comptes élevés chacun. Au total, 32 cercles ontariens enregistrent un total de 64 comptes élevés canadiens cette année.

Au total, 1 324 754 individus ont été dénombrés, ce qui représente le compte le plus élevé depuis le 116e RON et dépasse d’environ 50 000 individus la moyenne récente. Les cinq espèces les plus abondantes cette année étaient les mêmes que l’année précédente (mais dans un ordre différent): Corneille d’Amérique (225 900 individus), Bernache du Canada (196 284), Étourneau sansonnet (127 633), Canard colvert (74 359) et Mésange à tête noire (55 286).

Les résultats du 123e RON sont supérieurs à la moyenne dans l’ensemble quant au nombre d’individus, mais celui de certaines espèces a connu une baisse notable. Les 28 espèces suivantes ont été recensées en nombre inférieur ou égal à 50% de leur moyenne sur 20 ans: Fuligule à dos blanc (3136), Fuligule milouinan (18,343), Petit Fuligule (2048), Faisan de Colchide (18), Perdrix grise (7), Plongeon catmarin (8), Buse pattue (222), Mouette de Bonaparte (4018), Mouette pygmée (2), Goéland arctique (1), Goéland bourgmestre (59), Goéland marin (936), Harfang des neiges (27), Chouette lapone (1), Hibou moyen-duc (8), Hibou des marais (12), Mésange à tête brune (25), Troglodyte des marais (3), Roitelet à couronne rubis (9), Moqueur polyglotte (75), Pipit d’Amérique (10), Paruline à croupion jaune (31), Tohi à flancs roux (9), Quiscale rouilleux (96), Roselin pourpré (165), Bec-croisé des sapins (49), Bec-croisé bifascié (39), Sizerin flammé (1673), Sizerin blanchâtre (3) et Tarin des pins (920). Certaines espèces d’oiseaux aquatiques étaient moins abondantes au moins en partie faute d’un RON dans le cercle de recensement de Niagara Falls. La baisse du nombre d’individus d’autres espèces (entre autres la Mésange à tête brune, le Goéland marin, le Faisan de Colchide et la Perdrix grise) s’inscrit dans des tendances démographiques à long terme bien documentées. Les fringillidés irruptifs et les strigidés constituent la majeure partie des autres espèces recensées en nombre inférieur cette année.

Quelques espèces ont brillé par une absence relativement marquante cette année, en particulier la Sturnelle des prés (absente seulement une fois ces 39 dernières années). Les espèces suivantes s’ajoutent: Bruant vespéral (signalé lors de six des dix derniers RON), Épervière boréale (absente seulement lors du 108e RON), Paruline des pins (signalée lors de sept des dix derniers RON) et Paruline verdâtre (signalée lors de neuf des dix derniers RON).

D’excellents résultats ont été obtenus même s’il y avait moins d’équipes participantes. Ainsi, les comptes des 32 espèces suivantes étaient supérieurs d’au moins 50% à leur moyenne sur 20 ans (cinq de moins que ceux de la 122e édition): Oie rieuse (7), Bernache de Hutchins (104*), Cygne tuberculé (2800), Cygne trompette (1505*), Canard souchet (572), Canard pilet (431), Sarcelle d’hiver (89), Fuligule à tête rouge (24 651), Arlequin plongeur (14), Macreuse à front blanc (325), Harle couronné (2271), Érismature rousse (3981), Tétras à queue fine (206), Dindon sauvage (11 992), Grèbe esclavon (147), Grèbe jougris (224), Urubu à tête rouge (172), Pygargue à tête blanche (1920), Grue du Canada (4856), Pluvier kildir (73), Bécasseau sanderling (2), Bécasseau variable (10), Bécassine de Wilson (8), Goéland arctique (99), Pic à ventre roux (1861), Faucon émerillon (123), Faucon pèlerin (48), Mésange bicolore (261), Troglodyte de Caroline (544), Jaseur boréal (18 739*), Dickcissel d’Amérique (2*) et Gros-bec errant (8533).

Seulement quatre des espèces énumérées ci-dessus (identifiées par un astérisque; il y en avait 18 dans le précédent rapport) ont établi des maximums records. Les oiseaux aquatiques (20 espèces), en particulier les limicoles, constituent les groupes d’espèces ayant obtenu de bons résultats cette année. Un autre groupe important est celui des espèces dont les effectifs montrent des tendances à la hausse (p. ex. le Cygne trompette, le Pygargue à tête blanche, le Faucon émerillon et le Pic à ventre roux). Deux espèces irruptives (le Jaseur boréal et le Gros-bec errant) figurent également sur la liste ci-dessus, ce qui contraste fortement avec la majorité des espèces irruptives, dont les noms n’y figurent pas.

Tel que mentionné précédemment, la récolte d’espèces irruptives a été en grande partie très pauvre cette saison dans les cercles du RON en Ontario. Toutes les espèces de strigidés étaient très peu présentes (par exemple, les comptes de Harfangs des neiges ont été les plus bas depuis le 111e RON, tout comme les comptes de Hiboux moyens-ducs depuis le 63e, et les Nyctales de Tengmalm et les Épervières boréales étaient absentes). Les comptes de fringillidés irruptifs étaient également très bas, à l’exception de ceux des Gros-becs errants et des Jaseurs boréaux, qui ont fait de bonnes apparitions, ces derniers ayant établi un nouveau record provincial de comptes élevés.

Le RON réserve toujours de belles surprises, et la 123e édition ne fait pas exception. Nous n’avons pas ajouté de nouvelle espèce à notre liste de tous les temps, mais certaines mentions sont dignes d’intérêt: le Bécasseau d’Alaska dans le cercle de recensement de Blenheim (la deuxième mention seulement dans toute l’histoire du RON en Ontario); le Héron vert dans le cercle de Kettle Point (4e mention); la Paruline à gorge jaune dans le cercle de Delta (5e mention); le Passerin indigo dans le cercle de Nipigon-Red Rock (5e mention); le Chevalier grivelé (6e mention) et l’Effraie des clochers (8e mention) dans le cercle de Blenheim; la Paruline des ruisseaux dans le cercle de Cedar Creek (9e mention); le Bécasseau sanderling dans le cercle de Long Point (11e mention) et le Dickcissel d’Amérique dans les cercles de Long Point et de Pointe Pelée (14e mention).

Dans l’ensemble, ce fut une autre excellente édition du RON en Ontario, avec des hauts et des bas, et tout ce qu’il y a entre les deux. Nous saluons le travail acharné de l’énorme équipe de bénévoles qui a fait du RON un succès. Souhaitons-nous une autre riche édition pour la 124e année, qui arrive à grands pas!

Alberta

Par Yousif Attia

Lors du Recensement des oiseaux de Noël (RON) de cette année en Alberta, les données nous sont provenues de 56 cercles de recensement, un de moins que l’année précédente. Deux cercles se sont ajoutés à la liste, l’un tout à fait nouveau, celui de Lake Louise, et l’autre où des recensements étaient réalisés dans le passé sans que le cercle soit officiellement enregistré, celui de BowKan (Exshaw). Au total, 991 participants ont fait leurs observations sur le terrain et 679 – nombre tout aussi impressionnant – à des mangeoires ou dans des arrière-cours. Merci à tous ceux et celles qui ont perpétué cette tradition annuelle!

C’est à Edmonton qu’on a noté le plus de participants: 187 sur le terrain et 239 à des mangeoires. La plus grande diversité d’espèces (65, deux de plus que lors du RON précédent) a été enregistrée à Calgary. Les conditions météo étaient dans les normales, si ce n’est qu’il faisait un peu plus froid que d’habitude. Les cercles de Horseshoe Canyon et de Medicine Hat étaient ex-aequo quant à la température la plus basse le jour du RON, à -33o C. Près de 138 000 oiseaux de 111 espèces ont été signalés pendant la période du RON.

Le nombre de Bernaches du Canada était inférieur à la moyenne et, pour la première fois depuis plusieurs années consécutives, le compte le plus élevé au Canada n’était pas enregistré en Alberta. On a observé des canards çà et là, mais moins que d’habitude, et c’étaient seulement des individus isolés des espèces suivantes: Canard souchet, Canard pilet, Fuligule à dos blanc, Fuligule milouinan et Harelde kakawi.

Le nombre le plus élevé de Gélinottes huppées au pays (40) a été enregistré dans le cercle de Red Deer River. Digne de mention était la présence de deux Plongeons huards dans le cercle de Hinton et d’un Grand Héron dans le cercle de Medicine Hat. Le Balbuzard pêcheur observé dans ce dernier cercle constitue une mention record exceptionnelle en hiver et le seul individu de l’espèce signalé au Canada pendant ce RON. Le Pygargue à tête blanche était de loin le rapace le plus abondant: 190 individus ont été signalés dans la province. Six Épervières boréales vues dans le cercle d’Opal et six Chouettes lapones détectées dans la réserve faunique de Cochrane constituent les comptes les plus élevés pour ces espèces en Amérique du Nord. D’autres strigidés ont été observés en faible nombre, comme d’habitude.

Contrairement à la tendance observée ces dernières années, aucun laridé n’a été signalé pendant le 123e RON en Alberta. Et la seule espèce de limicole observée, dans le cercle de Banff-Canmore, était la Bécassine de Wilson (2 individus). Des comptes de pics dignes de mention ont été réalisés dans le cercle de Sheep River, où l’on a signalé 15 Pics à dos rayé, le plus haut compte en Amérique du Nord, ainsi que dans le cercle d’Edmonton, où 355 Pics mineurs ont été observés (le compte le plus élevé au Canada). La Tourterelle à ailes blanches (un individu) était l’espèce la plus rare signalée dans la province et la seule mention au pays lors du 123e RON. Le seul Faucon gerfaut signalé cette année était dans le cercle de Beaverlodge.

Il y avait un Bruant à face noire à Medicine Hat et un autre à Snake’s Head. On a noté la présence d’un Bruant à couronne blanche à Edmonton, et le nombre de Bruants à gorge blanche continue d’augmenter: on a enregistré l’impressionnant total de 15 individus pour quatre cercles. Des Quiscales bronzés solitaires ont été vus à Calgary et Medicine Hat et le seul Quiscale rouilleux a été observé dans le cercle de Red Deer River.

Par rapport aux moyennes des cinq dernières années, le nombre de fringillidés était faible: Durbec des sapins (295 individus; moyenne de 2564), Tarin des pins (71; moyenne de 715) et Gros-bec errant (261; moyenne de 467). Le 123e RON se distingue par le plus petit nombre de Sizerins flammés depuis les dernières années et par l’absence pour la première fois du Sizerin blanchâtre. Le Moineau domestique, pourtant l’espèce la plus abondante dans la province, était à son plus bas effectif depuis le 118e RON, il y a six ans.

Colombie britannique

Par Monica Nugent

Pour le 123e Recensement des oiseaux de Noël (RON), nous avons reçu des données recueillies dans 87 cercles de recensement en Colombie-Britannique. C’est le samedi 17 décembre, le dimanche 18 et le mardi 27 qu’ont eu lieu le plus de recensements, soit respectivement 19, 16 et 9. C’est dans le cercle de Victoria qu’il y a eu le plus de participants sur le terrain (306), puis ceux de Vancouver (151), de Galiano-North Salt Spring Island (121) et de Pitt Meadows (104). C’est dans le cercle de Victoria qu’il y a eu le plus de participants aux mangeoires (51), puis dans ceux de Parksville- Quallicum Beach (44), de Galiano-North Salt Spring Island (40) et de Sydney- South Salt Spring Island (21).

Au total, 907 731 oiseaux de 251 espèces ont été comptés par 2729 participants sur le terrain et 611 participants aux mangeoires. Le cercle de Victoria a enregistré le plus grand nombre d’espèces observées (137) le jour du RON, une espèce de plus que l’année précédente.

Les 10 espèces les plus abondantes dans la province, dans l’ordre décroissant, étaient les suivantes: Canard colvert, Canard d’Amérique, Étourneau sansonnet, Bécasseau variable, Bernache du Canada, Jaseur boréal, Junco ardoisé, Goéland à ailes grises, Merle d’Amérique et Canard pilet. La température la plus basse enregistrée pendant la semaine du RON était de -40 oC, dans le cercle de Logan Lake, et la plus élevée, de 18 oC, dans le cercle de Savona-Walhachin.

 

Espèces et notes

Cette année encore, le Canard colvert était l’espèce de sauvagine la plus abondante dans la province (78 094 individus), suivi par le Canard d’Amérique (67 777) et la Bernache du Canada (43 844). Un Fuligule morillon attardé a été signalé à Duncan ainsi qu’une Sarcelle d’hiver (crecca) dans le cercle de Jaffray-Wardner. Un Tétras sombre (un de moins que l’année précédente) a été observé dans le cercle d’Oliver- Osoyoos. Un total de 50 Tétras à queue fine a été enregistré dans les cercles de Merritt, de Dawson Creek et de 100 Mile House. Chez les grèbes, le Grèbe esclavon était le plus abondant (3006 individus), suivi du Grèbe jougris (972) et du Grèbe élégant (850). Le Butor d’Amérique signalé à Pitt Meadows est digne de mention. Le nombre de Plongeons du Pacifique était de 349 à Victoria, de 261 à Parksville-Quallicum Beach et de 212 à Pender Island. Le Starique de Cassin a été observé seulement à Bamfield (2 individus). Cette année encore, le Bécasseau variable était le limicole le plus abondant (48 425 individus), suivi du Tournepierre noir (3026), du Pluvier kildir (889) et du Pluvier argenté (487 individus, 1314 de moins que lors du 122e RON). C’est dans le cercle de recensement de Deep Bay qu’on a enregistré le plus de Huîtriers de Bachman (220) et dans celui de Pender Islands qu’on a compté le plus de Bécasseaux du ressac (363). Un Tournepierre à collier a été observé dans le cercle de Deep Bay et une Avocette d’Amérique dans celui de Ladner.

Cette année encore, le Pygargue à tête blanche était le rapace le plus abondant, et c’est dans le cercle de Harrison River qu’on en a compté le plus grand nombre, soit 602 individus.

Le Guillemot à cou blanc (4681 individus) a été l’alcidé le plus signalé, le plus grand nombre dans le cercle de Pender Harbour. Le Guillemot marmette suivait de près, avec 4166 individus. Les observateurs du cercle de Victoria ont détecté le plus grand nombre de Cormorans de Brandt: 2591 individus. Le cercle de Sooke a déclaré le plus haut compte de Cormorans à aigrettes (874 individus) et de Cormorans pélagiques (654).

Dans l’ensemble de la province, le total de 283 chouettes et hiboux de 9 espèces enregistré marque une baisse par rapport aux 303 individus de 12 espèces observés pendant le 122e RON. Un seul Hibou moyen-duc a été vu, et les participants n’ont pas observé de Harfangs des neiges, de Chouettes lapones, d’Épervières boréales ni de Nyctales de Tengmalm le jour du RON.

Aucun Faucon gerfaut ni Faucon des prairies n’a été signalé. Le Faucon émerillon occupe la première place pour l’abondance chez les rapaces diurnes avec 150 individus.

Le Merlebleu de l’Ouest est demeuré abondant cette année (430 individus) dans le cercle d’Okanagan, et six Merlebleus azurés ont été observés dans les cercles de Vancouver (2), d’Oliver-Osoyoos (3) et de Greater Masset (1). Un Moqueur chat a été vu dans le cercle de Vernon. Il s’est produit une irruption vers le nord de 14 Geais buissonniers, dont 7 recensés dans le cercle de Ladner. Le nombre de Jaseurs boréaux a bondi à 41 590 cette année par rapport aux 33 000 recensés l’année précédente.

Manitoba

Par Robert Parsons

Cette année, 20 recensements ont eu lieu dans la province. Le cercle de recensement de Brandon était inactif, mais un nouveau cercle a vu le jour à East Braintree. Les compilateurs n’ont pas mentionné que les conditions météo avaient exercé une influence.

Comme d’habitude, c’est à Winnipeg qu’on a signalé le plus d’espèces le jour du RON, soit 44. Les cercles de Cypress River et de Portage suivaient avec respectivement 38 et 37 espèces.

Au total, 73 espèces ont été recensées le jour du RON, deux de moins que l’année précédente. Pendant la semaine du recensement, seulement deux autres espèces se sont ajoutées: l’Épervière boréale à Selkirk et la Chouette rayée à Balmoral. Cinq espèces étaient présentes à chaque recensement: le Pic mineur, le Pic chevelu, le Geai bleu, le Grand Corbeau et la Mésange à tête noire. Par ailleurs, 15 espèces n’ont été signalées que dans un seul cercle: le Tétras du Canada à The Pas, le Lagopède des saules à Cranberry Portage, l’Aigle royal à Lyleton, la Buse à queue rousse à Glenboro, la Foulque d’Amérique à Winnipeg, la Chouette lapone à Riding Mountain, le Pic à dos rayé à Pinawa, le Pic à dos noir à Cranberry Portage, la Crécerelle d’Amérique à Carman, le Faucon gerfaut à Portage la Prairie et le Sizerin blanchâtre à Pinawa.

L’oiseau le plus surprenant est sans doute un Cygne trompette immature qui a réussi à passer l’hiver sur une minuscule étendue d’eau libre dans un fossé du marais Oak Hammock, une première pour un RON au Manitoba. Deux Canards noirs ont été observés à Winnipeg, mais on a noté plus tard que l’un d’entre eux présentait des traits révélant au moins l’ascendance d’un colvert. La Bernache du Canada et le Garrot à œil d’or ont été signalés respectivement dans six et cinq cercles de recensement.

Les 86 Tourterelles turques signalées dans six cercles étaient réparties comme suit: 37 à Portage La Prairie, 22 à Glenboro et 21 à Cypress River. Des Tourterelles tristes étaient présentes dans deux cercles, à raison de quatre individus à Delta Marsh/Portage Plains et un à Minnedosa.

Un Hibou des marais était présent à Lyleton et un autre à Oak Hammock, tout comme une Petite Nyctale à Winnipeg. Un Pic à tête rouge a causé une surprise à Carman et un Pic à ventre roux a fait de même à Cypress River. Trois individus de cette dernière espèce ont été rapportés à Winnipeg.

On a vu le Moqueur roux à Cypress River et Winnipeg. L’année n’a pas été exceptionnelle en ce qui concerne les bruants hivernants, six individus étant quand même présents à Portage La Prairie. Sept Cardinaux rouges ont été détectés: deux à Oak Hammock, deux à Pinawa et un à Portage La Prairie, Selkirk et Winnipeg.

L’hiver ne s’est pas démarqué non plus en ce qui a trait aux fringillidés irruptifs, à moins qu’on inclue le Chardonneret jaune dans ce groupe, la récolte pour cette espèce totalisant 734 individus dans 11 cercles.

Saskatchewan

Par Guy Wapple

Cette année, 39 cercles de recensement étaient actifs en Saskatchewan, deux de plus qu’en 2021-2022.

Pendant le Recensement des oiseaux de Noël (RON) de cette année, le temps était plus chaud en moyenne et le vent moins présent que lors du 122e RON. Toutefois, la hauteur de neige était généralement supérieure à la moyenne, sans compter le brouillard qui était présent dans plusieurs cercles de recensement. Les températures minimum et maximum moyennes pendant la période du RON (les records pour 2021-2022 sont indiqués entre parenthèses) oscillaient entre -17 et -13 oC (-22 et -17o C), la vitesse des vents entre 8 et 17 km/h (11 et 22 km/h) et la hauteur de neige entre 18 et 39 cm (15 et 29 cm).

Les cercles de recensement de Gardiner Dam et de Saskatoon figurent ex-aequo en tête quant au nombre d’espèces signalées, soit 38 chacun. Un Pygargue à tête blanche s’est ajouté à la liste provinciale pendant la période du RON. Les seuls autres cercles où les participants ont dépassé la marque magique des 30 espèces étaient les suivants: Regina (33 espèces plus 5 autres pendant la semaine du recensement), Fort Qu’Appelle (29 espèces plus 5), Pike Lake (29 plus une). C’est ainsi que le nombre moyen d’espèces par cercle a diminué légèrement à 21,8, par rapport à 23,4 l’année précédente.

Tout cela étant dit, les résultats du 123e RON ont quand même été assez bons en Saskatchewan, avec un total de 85 espèces signalées, dont 83 le jour du RON et deux seulement pendant la semaine du recensement, le Bruant à couronne blanche et le Goéland de Californie, ce dernier n’ayant jamais été observé depuis les débuts du RON dans la province.

C’était le cas également d’une magnifique Mouette blanche qui s’est manifestée parmi les cabanes à pêche sur la glace du lac Turtle à la mi-décembre! Malheureusement, l’espèce, même si elle a été enregistrée aux fins du RON peu de temps après, n’a pas été prise en compte pour le compte officiel.

Sur leurs quelques lieux d’hivernage, les oiseaux aquatiques étaient généralement moins nombreux que la moyenne, tout comme la diversité des espèces. En revanche, on a noté une forte augmentation du nombre de gibiers à plumes des hautes terres, par exemple le doublement du nombre de Perdrix grises et de Tétras à queue fine. Les 824 Perdrix grises détectées à Morse ont établi un nouveau record d’abondance pour le RON! Le Faisan de Colchide s’est également très bien tiré d’affaire, à preuve l’impressionnante récolte de 312 individus à Estevan!

En général, les nombres des rapaces diurnes (pygargue, buses, éperviers et faucons) équivalaient aux normales ou s’en approchaient.

Les tendances pour les strigidés sont différentes, toutefois. Les chouettes et les hiboux de la région boréale étaient presque absents de la lisière forestière. Seulement deux Épervières boréales dans deux cercles de recensement et une seule Chouette lapone. Plus au sud, seulement deux Hiboux des marais ont été signalés à deux endroits, par rapport à 21 à sept endroits l’année précédente. Le nombre de Harfangs des neiges était à peu près égal à la moyenne, mais le nombre de Grands-ducs d’Amérique a diminué de moitié.

En ce qui a trait aux fringillidés, les résultats étaient mitigés. Après une irruption majeure l’année précédente, le nombre de Sizerins flammés a implosé, et aucun Sizerin blanchâtre ne s’est manifesté! Les rapports d’observation de Durbecs des sapins a chuté considérablement tandis que le nombre de Gros-becs errants est demeuré stable dans tout le sud de la forêt boréale. Le nombre de Becs-croisés bifasciés a fortement augmenté tandis que le Bec-croisé des sapins n’a été observé que dans quatre cercles de recensement. Les effectifs du Tarin des pins et du Chardonneret jaune n’ont pas causé d’inquiétudes. Le chardonneret hiverne maintenant régulièrement en Saskatchewan; un impressionnant total de 45 individus ont été signalés très loin dans le nord à Prince Albert.

le Nord

Par Yousif Attia

Le 123e Recensement des oiseaux de Noël (RON) a eu lieu dans neuf cercles au Yukon, six cercles dans les Territoires du Nord-Ouest et deux cercles au Nunavut.

Le Yukon vient en tête quant au nombre d’espèces signalées, soit 36 (plus quatre espèces observées pendant la semaine de recensement), suivi par les Territoires du Nord-Ouest (22 espèces plus une pendant la semaine de recensement). Le Nunavut a rapporté deux espèces, dont la seule mention confirmée du Lagopède alpin pour le Nord canadien, qui constitue également le compte le plus élevé au Canada. Au Yukon, le Tétras à queue fine, le Grand-duc d’Amérique, l’Épervière boréale et la Pie-grièche boréale étaient présentes pendant la semaine de recensement.

C’est à Whitehorse qu’on a signalé le plus d’espèces (28) le jour du RON, puis à Carcross (18 espèces) et Haines Junction (17). Des quatre espèces d’oiseaux aquatiques signalées, le Canard colvert était la plus abondante, suivie du Garrot à oeil d’or et de mentions de Canards d’Amérique et de Grands Harles seuls à Whitehorse. Le Pygargue à tête blanche était le plus abondant des rapaces, et un seul Autour d’Amérique a été observé à Whitehorse.

Le Jaseur boréal a été le plus abondant parmi toutes les espèces observées lors du 123e RON, suivi par le Grand Corbeau. Le Bruant familier détecté à Haines Junction était une rareté, et c’est à Carcross qu’on a signalé les seuls Tarins des pins (6 individus).

Merci à tous les observateurs qui ont bravé le climat nordique pour contribuer au RON!

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