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MOUCHEROLLE VERT

Moucherolle vert Photo : Brandon Trentler

Moucherolle vert

Empidonax virescens

Situation selon le COSEPAC: En voie de disparition

Population estimée au Canada (nombre d’individus): 110

 

Apparence et tendance démographique

Le Moucherolle vert ressemble à ses congénères du genre Empidonax mais il s’en distingue par sa taille plus imposante, son plumage davantage vert olive et sa queue plus longue. C’est sa voix qui permet le mieux de l’identifier, car les traits physiques peuvent être difficiles à voir sur le terrain. Ce moucherolle émet une seule note qui évoque le son d’un jouet qui grince alors que les chants des autres moucherolles sont plus discordants et bourdonnants. Entre 1970 et 2014, la population de l’espèce sur le continent a baissé de 10%, mais les données recueillies depuis 2005 indiquent qu’elle augmente (Rosenberg et al., 2016). La population au Canada semble être stable depuis une dizaine d’années. Cette stabilité est plus probablement liée à l’immigration en provenance des États-Unis qu’à l’autosuffisance de la population canadienne (COSEPAC, 2010).

 

Aire de répartition et habitat au Canada

Au Canada, on trouve le Moucherolle vert exclusivement dans la région carolinienne du sud‑ouest de l’Ontario. L’espèce se reproduit dans les forêts matures comprenant un intérieur étendu (de plus de 40 hectares) ou des ravins. Elle évite activement les habitats de lisière, établissant son territoire à au moins 100 mètres de distance de l’orée de la forêt. Toutefois, dans les ravins, l’espèce est plus tolérante à cet égard étant donné que ceux‑ci peuvent avoir seulement 80 à 85 mètres de largeur (Friesen et al., 2000). Les territoires de nidification sont établis dans des zones à couvert forestier complet avec sous-étage ouvert où l’on trouve un mélange de Hêtres à grandes feuilles, d’érables, de Pruches du Canada et de Cornouillers fleuris. Le Moucherolle vert construit son nid au-dessus d’une source d’eau, telle qu’un ruisseau ou une mare printanière, à environ 3 à 9 mètres du sol (Whitehead et Taylor, 2002).

 

Menaces

La perte et la dégradation de l’habitat sont les principales menaces qui pèsent sur le Moucherolle vert. La coupe d’arbres au diamètre minimal est une pratique sylvicole commune qui consiste à récolter les arbres les plus âgés et les plus gros, ce qui réduit considérablement le couvert forestier. De plus, des espèces envahissantes et des pathogènes suscitent des inquiétudes dans l’habitat de nidification. La maladie corticale du hêtre et le puceron lanigère de la pruche peuvent tuer une grande partie des arbres où le Moucherolle élit domicile de préférence. Sans compter que celui-ci ne niche pas dans les ravins où poussent le rosier multiflore et/ou l’alliaire officinale (herbe à l’ail), et ce même si les arbres qui s’y trouvent pourraient lui convenir (Environnement Canada, 2012).

 

Ce que fait Oiseaux Canada

Le Programme des oiseaux forestiers en péril de l’Ontario a pour but de maintenir l’habitat de l’espèce aux sites de reproduction connus et de surveiller activement l’habitat potentiel dans l’aire de répartition du Moucherolle vert en Ontario. Il comporte des relevés de l’état de la forêt qui visent à déceler les dangers possibles, comme les espèces envahissantes et les pathogènes des arbres. De plus, nous discutons d’aménagement des boisés, d’atténuation des effets des espèces envahissantes et de lutte contre les pathogènes des arbres avec les propriétaires fonciers et collaborons avec eux afin de maintenir un habitat de nidification approprié pour le Moucherolle vert.

 

Pratiques de gestion bénéfiques pour le Moucherolle vert

  • Éviter la coupe d’arbres entre le début de mai et la fin d’août.
  • Éviter la coupe d’arbres et l’aménagement de pistes pour véhicules tout‑terrain dans l’habitat convenant à l’espèce.
  • Garder l’intérieur des forêts intact en évitant de créer des habitats de lisière à moins de 100 mètres de l’habitat convenant à l’espèce.
  • Améliorer ou restaurer les zones forestières appropriées en éclaircissant l’étage intermédiaire de manière à ce qu’une lumière suffisante puisse régénérer les jeunes arbres.
  • Préserver le réseau hydrologique de la forêt ou les marécages boisés.
  • Protéger et restaurer de vastes étendues de forêt mature intactes.

 

Faits intéressants

Le Moucherolle vert passe l’hiver dans les basses terres et les forêts des contreforts montagneux d’Amérique centrale et du Sud.

Le Moucherolle vert est très fidèle au site tant dans ses quartiers d’hiver que sur les lieux de reproduction, le même individu pouvant occuper le même site plusieurs années de suite.

La forte utilisation de la Pruche du Canada et du Cornouiller fleuri par l’espèce pour la nidification a été constatée en Ontario dans les années 2000 (COSEPAC, 2010).

 

Bibliographie

COSEPAC, 2010. Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur le Moucherolle vert, Empidonax virescens, au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. x + XX pp. (https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/registre-public-especes-peril/evaluations-rapports-situations-cosepac/moucherolle-vert-2010.html).

Environnement Canada, 2012. Programme de rétablissement du Moucherolle vert (Empidonax virescens) et de la Paruline à capuchon (Wilsonia citrina) au Canada. Loi sur les espèces en péril – Série de programmes de rétablissement. Environnement Canada, Ottawa, Ontario. viii + XX pp. (https://publications.gc.ca/site/fra/9.600726/publication.html)

Friesen L., M. Cadman, P. Carson, K. Elliott, M. Gartshore, D. Martin, J. McCracken, J. Oliver, P. Prevett, B. Stutchbury, D. Sutherland et A Woodliffe, 2000. Plan national de rétablissement du Moucherolle vert (Empidonax virescens) et de la Paruline à capuchon (Wilsonia citrina), Plan national de rétablissement no 20, Rétablissement des espèces canadiennes en péril (RESCAPÉ), Ottawa (Ontario), 37 p.

Rosenberg, K. V., J. A. Kennedy, R. Dettmers, R. P. Ford, D. Reynolds, J. D. Alexander, C. J. Beardmore, P. J. Blancher, R. E. Bogart, G. S. Butcher, A. F. Camfield, A. Couturier, D. W. Demarest, W. E. Easton, J. J. Giocomo, R. H. Keller, A. E. Mini, A. O. Panjabi, D. N. Pashley, T. D. Rich, J. M. Ruth, H. Stabins, J. Stanton et T. Will, 2016. Partners in Flight Landbird Conservation Plan: 2016 Revision for Canada and Continental United States. Partners in Flight Science Committee. https://www-partnersinflight-org.proxy1.lib.uwo.ca/resources/the-plan/

Whitehead, D.R. et T. Taylor, 2002. «Acadian Flycatcher (Empidonax virescens)». Dans The Birds of North America Online (A. Poole, dir.). Cornell Lab of Ornithology, Ithaca, NY. http://bna.birds.cornell.edu.proxy1.lib.uwo.ca:2048/bna/species/614

Profils des espèces en péril

Paruline azurée

Paruline azurée

En voie de disparition

Paruline hochequeue

Paruline hochequeue

Menacée

Paruline orangée

Paruline orangée

En voie de disparition

Pic à tête rouge

Pic à tête rouge

En voie de disparition

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