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Pic à tête rouge

Melanerpes erythrocephalus

Situation selon le COSEPAC: En voie de disparition

Population estimée au Canada (nombre d’individus): 6000

Apparence et tendance démographique

Fidèle à son nom, ce pic se distingue par sa tête d’un beau rouge carmin. Ses ailes noires arborent de grandes plages blanches, son dos est noir et son ventre est blanc. Contrairement à ce qu’on observe dans les cas des autres espèces de Picidés, il n’y a pas de dimorphisme sexuel chez le Pic à tête rouge. De 1970 à 2014, la population a chuté de 67% en Amérique du Nord (Rosenberg et al., 2016) et de 58,2% au Canada (COSEPAC, 2018). Chez nous, le déclin s’est produit en majeure partie en Ontario, où il s’élève à 79,8% (COSEPAC, 2018).

Aire de répartition et habitat au Canada

Le Pic à tête rouge est présent en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario et au Québec. En Ontario, on l’observe partout dans la moitié sud de la province, en particulier le long des rives du lac Érié, où l’on note une forte concentration. Les savanes de chênes constituent l’habitat de prédilection de l’espèce, qui peut cependant occuper des forêts de nombreux types (Reller, 1972). L’habitat de nidification en forêt doit comporter une forte densité de branches ou d’arbres morts, un couvert clair et peu de végétation dans le sous-étage. On voit souvent le Pic à tête rouge près d’étangs à castors et de prairies dans l’est de l’Ontario (Derbyshire, 2018). Il se reproduit dans des parcs publics et des cimetières ou sur des terrains de golf s’il y a suffisamment d’arbres morts et de chicots. Il peut occuper une cavité d’arbre mais est peu enclin à la creuser lui-même; il construit son nid dans un arbre au bois pourri en fin de vie. Ce pic fait aussi bon usage d’arbres morts pour stocker sa nourriture et percher.

Menaces

La perte d’habitat et la raréfaction des proies sont les deux principales menaces qui pèsent sur le Pic à tête rouge. Le fait de retirer les arbres des lieux voués au développement immobilier, des parcs et des zones urbaines réduit les possibilités de nicher et de cacher la nourriture. De plus, la forte utilisation de pesticides dans les zones agricoles et résidentielles a réduit les populations d’insectes. Dès lors, devant le manque de nourriture, il est difficile pour cet oiseau de s’alimenter et de sustenter sa progéniture.

Ce que fait Oiseaux Canada

Les responsables du Programme des oiseaux forestiers en péril du sud de l’Ontario envisagent d’ajouter le Pic à tête rouge au nombre des espèces ciblées.

Faits intéressants

Le Pic à tête rouge utilise du bois ou des écorces pour dissimuler sa nourriture dans ses caches.

On a trouvé des fossiles de Pics à tête rouge datant de deux millions d’années en Floride, en Virginie et en Illinois.

Bibliographie

COSEPAC, 2018. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur Pic à tête rouge (Melanerpes erythrocephalus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xii + 69 p. (https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/registre-public-especes-peril/evaluations-rapports-situations-cosepac/pic-tete-rouge-2018.html).

Derbyshire, D., 2018. Frontenac Bird Studies 2017 Field Season Report. Migration Research Foundation, Sainte-Anne-de-Bellevue, Québec. 28 pp.

Reller, A.W., 1972. «Aspects of behavioral ecology of Red-headed and Red-bellied Woodpeckers». American Midland Naturalist 88:270-290.

Rosenberg, K. V., J. A. Kennedy, R. Dettmers, R. P. Ford, D. Reynolds, J. D. Alexander, C. J. Beardmore, P. J. Blancher, R. E. Bogart, G. S. Butcher, A. F. Camfield, A. Couturier, D. W. Demarest, W. E. Easton, J. J. Giocomo, R. H. Keller, A. E. Mini, A. O. Panjabi, D. N. Pashley, T. D. Rich, J. M. Ruth, H. Stabins, J. Stanton et T. Will, 2016. Partners in Flight Landbird Conservation Plan: 2016 Revision for Canada and Continental United States. Partners in Flight Science Committee.