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Par Kerrie Wilcox, gestionnaire, Projet FeederWatch, Oiseaux Canada

La 36e saison du Projet FeederWatch, qui vient de se terminer, a donné lieu à de nouvelles observations passionnantes par les participants à travers le Canada. Merci à toutes les personnes qui ont contribué au programme par leur soutien et leur temps, vous avez fait de cette année une édition exceptionnelle! Vous avez signalé des oiseaux à 5739 endroits cette saison (une augmentation de 10% par rapport à la saison précédente!), ce qui nous donne un aperçu fantastique de la situation de l’avifaune au Canada.

Nous vous présentons quelques points saillants ci-dessous, mais nous vous invitons à surveiller la parution du prochain numéro du magazine bilingue BirdWatch Canada et du bulletin Winter Bird Highlights (le périodique de FeederWatch, en anglais) pour obtenir de plus amples renseignements sur la saison 2022-2023.

La saison 2023-2024 commencera le 1er novembre 2023. Nous espérons que vous serez de nouveau des nôtres! Pour en savoir plus.

Le Projet FeederWatch est rendu possible grâce au dévouement de nos merveilleux bénévoles et à la contribution de nos commanditaires, Armstrong Bird Food et Wild Birds Unlimited.

Bilan pour le Canada

L’hiver 2022-2023 se sera distingué par le grand nombre de tempêtes de neige, de grésil, de glace et de pluie. L’hiver a commencé par du temps extrêmement froid dans la majeure partie du pays, mais il a fait quelques pauses en janvier et février, en particulier du sud de l’Ontario jusqu’à Terre-Neuve, avec des quantités de neige inférieures à la moyenne. 

Colombie-Britannique

Les conditions étaient excellentes pour l’observation des oiseaux frugivores grâce à une récolte fruitière abondante. De grandes bandes de Jaseurs boréaux ont été signalées à Prince George tout au long de la saison. Colleen Kelly en a signalé une de 1600 individus. Ces oiseaux parcourent le Canada et les États-Unis en hiver à la recherche de fruits. La Grive à collier, une autre espèce frugivore en hiver, a visité un pourcentage élevé de mangeoires l’hiver dernier. Bien que ses effectifs varient considérablement d’une année à l’autre en Colombie-Britannique, elle a visité plus de 39% des sites tout au long de la saison, et un pourcentage impressionnant de 56% en décembre! Cette grive choisit généralement des mangeoires à plateforme ou de la nourriture au sol, le suif, les fruits, le tournesol décortiqué et les vers de farine constituant son menu préféré. La plantation d’arbres fruitiers est un bon moyen d’aider la Grive à collier à se nourrir tout au long de l’hiver.

Parmi les autres mentions dignes d’intérêt, on compte le Geai buissonnier, observé dans le Grand Vancouver et à Delta, ainsi que des Bruants à face noire à Sooke et à Vernon.

Alberta

Le Tarin des pins, le Sizerin flammé et le Gros-bec errant, espèces irruptives en temps normal, ont fait faux bond aux mangeoires des participants en Alberta, peu d’entre eux en ayant signalé. Ces espèces irruptives de Fringillidés sont nomades et se déplacent en fonction des récoltes de graines, ce qui explique pourquoi elles apparaissent en grand nombre aux mangeoires certaines années et sont presque absentes d’autres années. Les bonnes récoltes de fruits en Alberta ont permis à un plus grand nombre de participants de signaler la présence d’espèces frugivores comme le Merle d’Amérique, le Jaseur d’Amérique et le Jaseur boréal. Parmi les observations notables, citons deux Bruants à face noire aux mangeoires d’Eleanor Runnall à Edmonton et un Tohi tacheté signalé par Orville Lammie à Calgary.

Saskatchewan

La Tourterelle turque a continué d’étendre son aire de répartition en Saskatchewan, près de 10% des sites l’ayant signalée au cours de la dernière saison. Cette espèce est originaire de l’Inde, du Sri Lanka et du Myanmar, mais elle s’est échappée dans la nature aux Bahamas à l’occasion d’un cambriolage dans une animalerie. De là, elle s’est répandue dans le nord-ouest jusqu’en Floride et en Colombie-Britannique! Au Canada, l’espèce est maintenant présente en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba. Parmi les observations notables, citons un Carouge à épaulettes à la mi‑novembre à Rock Point et une Grive à collier près de Port Albert.

Pic à tête rouge. Photo: Jill Dickin

Manitoba

L’hiver a été excellent pour l’observation des pics au Manitoba! Le Pic à ventre roux poursuit l’expansion de son aire de répartition vers le nord, et plusieurs sites en ont signalé à Winnipeg. Un Pic à tête rouge a été signalé à Winnipeg Beach, une rareté en hiver. Le Grand Pic était présent à 17% des sites à la fin de janvier. Le Pic chevelu a été signalé à près de 60% des sites chaque semaine et le Pic mineur à plus de 70% des sites.

Dans cette province également, l’expansion de l’aire de la Tourterelle turque s’est poursuivie. L’espèce a été observée à 5% des sites pendant presque toute la saison. Étonnamment, on a enregistré la présence de Cardinaux rouges à Winnipeg, Teulon et Brandon.

Ontario

Le Gros-bec errant était bien présent en Ontario, au grand plaisir de nombreux participants au Projet FeederWatch! Ainsi, on l’a signalé constamment dans une proportion de 10 à 20% des sites. De grandes troupes de Sizerins flammés ont été vues dans le nord de la province; c’était passionnant de les voir aux mangeoires de Tammie Haché, où se trouve la caméra d’Ontario FeederWatch.

Cette année, quelques signalements très intéressants de hiboux nous sont parvenus de différents sites. Sept hiboux des marais ont été signalés le 26 décembre par Richard Lapointe dans le comté de Lennox et Addington. Ce dernier a noté que ces hiboux vivent dans leurs arbres pendant l’hiver. Ils se perchent dans un bouquet de genévriers de Virginie (cèdres rouges) pendant la journée lorsque la neige arrive. Deux Hiboux moyens‑ducs ont également été signalés chez Bonnie Butcher.

Parmi les raretés signalées en Ontario, mentionnons une Paruline à croupion jaune observée à Beaverton par Greg Jaski et à Manitouwadge par Tammie Haché. TJWAY a enregistré la présence d’une Mésange boréale à Ottawa.

Chardonneret jaune. Photo: Kerrie Wilcox

Québec

Plus de 10% des sites de la province ont été visités par la Mésange bicolore chaque semaine. L’espèce n’était pas signalée au début du programme au Québec en 1988, et elle représentait moins de 1% des sites il y a 20 ans. L’aire de cette espèce s’étend vers le nord vraisemblablement à cause du réchauffement climatique et de l’expansion du phénomène des mangeoires en hiver. Il est vrai que c’est un oiseau des plus mignons! Cette mésange accorde sa préférence aux arachides, aux graines de tournesol et au chardon panaché.

Des mentions fort intéressantes nous sont parvenues: un Dickcissel d’Amérique signalé par Martin Cauchon, une Grive solitaire par Micheline Bisson à Trois-Rivières, une Buse à épaulettes par Richard Gregson à Baie-d’Urfé et un Piranga écarlate par Peter Grondin à Dorval.

Nouveau-Brunswick

L’hiver a été tranquille quant à la présence de Fringillidés irruptifs partout dans les provinces maritimes (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard). Par conséquent, peu de sites ont reçu la visite de Gros-becs errants, de Tarins des pins et de Sizerins flammés.

Signalons les raretés suivantes: un Piranga écarlate rapporté par Roy LaPointe à Saint-Léonard, un Troglodyte de Caroline par Peter Smith à Saint John et une Mésange bicolore par Courtney Cameron à Fredericton.

Nouvelle-Écosse

La Nouvelle-Écosse et une grande partie des Maritimes ont connu un hiver en dents de scie. C’est peut-être la raison pour laquelle on a observé des oiseaux hivernants inhabituels, notamment un Oriole de Baltimore à Wilmot et plusieurs Parulines des pins et à croupion jaune. Ces deux espèces de parulines sont plus robustes que la plupart des autres, peuvent survivre au temps froid et passer l’hiver avec succès. Aux mangeoires, elles choisissent des graines de tournesol, des fruits, des vers de farine, de l’eau sucrée et du suif.

Des participants ont observé des Roitelets à couronne rubis à Lunenburg et à Apple River.

Gros-bec errant. Photo: Cathy Siekierko

Île-du-Prince-Édouard

Les oiseaux qui affectionnent les arbustes fruitiers en hiver, tels que les Jaseurs boréal et d’Amérique et le Merle d’Amérique, ont été vus à très peu de sites cette saison. Cela s’explique probablement par le passage de l’ouragan Fiona, fin septembre, qui a réduit la récolte de petits fruits au moment où les arbres et arbustes portaient encore des feuilles et des fruits.

Un Pic à ventre roux, visiteur inattendu, a été bien apprécié. L’espèce étend son aire de répartition vers le nord.

Terre-Neuve-et-Labrador

Toutes les espèces de Fringillidés irruptifs habituelles étaient peu abondantes cet hiver. Parmi les quelques mentions intéressantes, nous comptons un Dickcissel d’Amérique vu en novembre, un Bruant à gorge blanche et un Bruant chanteur observés à Saint Lawrence ainsi qu’un Oriole de Baltimore Oriole à St. John’s.

Grand Nord

L’espèce la plus signalée dans le Grand Nord cet hiver était la Mésange à tête noire, qu’on a vue à 90% des sites chaque semaine. Cette espèce a de nombreuses adaptations pour survivre par temps glacial, entre autres en cachant soigneusement de la nourriture pour la manger plus tard, en utilisant des cavités pour se percher la nuit et en ayant la capacité d’entrer en hypothermie pour conserver de l’énergie en période nocturne.

Parmi les mentions notables provenant du Grand Nord, un Merle d’Amérique et un Tarin des pins ont été vus à Whitehorse, au Yukon.

 

Tourterelle turque. Photo: Margaret Warner

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