Par Lucas Berrigan, Bcoordonnateur du programme Motus – Région de l’Atlantique, et Erica Geldart, coordinatrice de Motus – sensibilisation et analytique
Ce printemps, Oiseaux Canada a eu l’honneur d’être invité de nouveau dans le territoire des Cris sur les côtes de Weeneebeg (la baie James) et dans le nord du Nunatsiavut (Labrador). De plus, pour la première fois, nous avons été invités au NunatuKavut, dans le sud du Labrador, pour installer de nouvelles stations réceptrices du Système de surveillance faunique Motus. Le travail comprend l’exécution de deux importants programmes sur cinq ans: Renforcer les capacités scientifiques pour la conservation dans le Nord et Motus en mouvement.
En développant le réseau Motus en collaboration avec les communautés autochtones du nord du Canada, nous créons de nouvelles possibilités d’étudier les animaux qui transitent entre leurs territoires et se déplacent à l’intérieur de ceux-ci. Motus peut aider à montrer d’où viennent et où vont d’importantes espèces faisant l’objet d’une chasse, comme les oies, et donner des indices sur les déplacements d’autres espèces présentant un intérêt culturel ou communautaire. Motus et d’autres technologies de suivi fournissent également des indicateurs utiles pour déterminer où et comment les écosystèmes nordiques évoluent en fonction des changements climatiques et créent de nouvelles possibilités d’apprentissage dans les écoles qui peuvent les relier aux communautés d’autres régions. Pour en savoir plus, lisez cet article de la CBC (en anglais).
Nous avons fait équipe avec Felix Boulanger, du Conseil de gestion des ressources fauniques de la Région marine d’Eeyou, Sandford Diamond, de l’Association des trappeurs Cris, Michelle Saunders, du gouvernement du Nunatsiavut, Sara Pearce-Meijerink, du NunatuKavut Community Council, et d’autres spécialistes locaux dans des paysages époustouflants et des situations difficiles sur le plan logistique.
Lucas Berrigan, d’Oiseaux Canada, et Felix Boulanger, Bernard Diamond et Joel Stephen, du Conseil de gestion des ressources fauniques de la Région d’Eeyou, installent une station réceptrice Motus à Pointe de la Consolation, au Québec.
La technologie de conservation peut être très sophistiquée! Si l’on ajoute à cela les retards d’expédition, les conditions de fonte des glaces au mauvais moment et le choix du moyen de transport, cela peut faire la différence entre le succès et l’échec. Ces conditions créent un environnement de travail risqué et innovant! Nos collaborateurs dans chaque communauté ont été exceptionnels, ce qui nous a permis de déployer six nouvelles stations, à Waskaganish et à Pointe de la Consolation, au Québec, ainsi qu’à Dog Island, Cartwright, Port Hope Simpson et English Point, à Terre-Neuve-et-Labrador. Voyez si vous pouvez repérer ces endroits sur cette carte!
Nous avons été inspirés par l’appréciation commune de l’avifaune et par l’enthousiasme pour la connaissance et la conservation des oiseaux dans les collectivités où nous avons été invités.
En plus d’installer de nouvelles stations Motus, nous avons rencontré des membres des collectivités pour discuter des animaux qui les intéressent le plus de surveiller, des lacunes dans les connaissances qu’ils aimeraient combler et des aspects où Oiseaux Canada pourrait apporter un soutien supplémentaire. Pendant que nous étions au Labrador, nous avons même eu la chance d’échanger avec des membres de l’ensemble de la communauté de la province sur les ondes de la radio de CBC (émission en anglais).
Notre nouveau programme quinquennal de recherches dans le Nord repose sur la prise en compte des intérêts des communautés nordiques en matière de conservation et de surveillance, en s’appuyant sur notre expérience en matière de surveillance technologique, et sur la collaboration en vue d’obtenir des résultats en matière de conservation. En se concentrant géographiquement sur les régions du Labrador et de la Baie James, Motus a joué un rôle important dans l’avancement de ces conversations.
De gauche à droite: Erica Geldart, coordonnatrice – Motus à Oiseaux Canada, Vernon Buckle, photographe animalier et citoyen scientifique, Lucas Berrigan, coordonnateur du programme Motus à Oiseaux Canada, Sara Pearce-Meijerink, biologiste de la faune au NunatuKavut Community Council, Kayla Brown, technicienne – Intendance de la faune au NunatuKavut Community Council, et Regina Wells, biologiste de la faune à Environnement et Changement climatique Canada, à la nouvelle station Motus d’English Point, à Terre-Neuve-et-Labrador.
Un Plectrophane des neiges qu’on a muni d’un émetteur Motus dans le sud de l’Ontario pendant l’hiver 2023-2024. Photo: Samuelle Simard-Provençal
Déjà, un Plectrophane des neiges, qu’on a muni d’un émetteur à l’Université de Windsor, dans le sud de l’Ontario, l’hiver dernier, a été détecté à Pointe de la Consolation, au Québec, en mai 2024. Nous sommes donc optimistes et pensons que ces nouvelles stations Motus augmenteront nos possibilités de suivre des espèces nomades importantes sur le plan culturel, comme le Plectrophane des neiges, en route vers ou depuis leurs lieux de reproduction, et qu’elles contribueront à la conservation d’autres espèces d’oiseaux dans tout le Nord.