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Depuis 1970, nous avons perdu près d’un oiseau sur trois en Amérique du Nord, soit près de 3 milliards d’individus. Au Canada, nous connaissons une perte alarmante d’oiseaux migrateurs au long cours, en particulier d’oiseaux des prairies et de rivage et de certains passereaux néotropicaux. Alors que la crise de la biodiversité se poursuit ici et dans le reste du monde, le Système de surveillance faunique Motus stimule la recherche de pointe nécessaire pour contribuer à enrayer le déclin des populations d’animaux migrateurs.

Aujourd’hui, la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) a annoncé un investissement de 3,2 millions de dollars destiné à Motus, le programme d’Oiseaux Canada mené de concert avec des universités canadiennes qui vise l’étude et la préservation d’animaux migrateurs en péril.

Les travaux sont dirigés par un consortium d’institutions: les universités Western, de la Saskatchewan, de Guelph, de Waterloo et Acadia, Canards Illimités Canada et Oiseaux Canada.

 

À propos de Motus

 

Le réseau Motus, un mot d’origine latine signifiant « mouvement », assure la surveillance d’oiseaux, de chauves-souris et d’insectes en migration par radiotélémétrie automatisée. De très petits animaux sont suivis en toute sécurité sur de grandes distances avec une précision exceptionnelle. Des émetteurs miniatures posés sur les animaux envoient aux stations réceptrices de précieuses données, par exemple la position et le comportement des individus pistés. Les données sont ensuite mises à la disposition de chercheurs et du public partout dans le monde par le biais du site Web motus.org.

Le réseau Motus, créé en 2014, mobilise maintenant plus de 2000 collaborateurs qui exploitent près de 2000 stations réceptrices dans 34 pays. Il a permis à des chercheurs d’étudier plus de 40 000 individus appartenant à plus de 350 espèces d’oiseaux, de chauves-souris et d’insectes.

« Ce financement constituera la plus grande expansion du programme Motus et permettra de répondre à des besoins essentiels en matière d’infrastructure de recherche au Canada et ailleurs dans l’hémisphère occidental, a déclaré Stuart Mackenzie, directeur – Actifs stratégiques à Oiseaux Canada. Cela nous permettra de pister des animaux migrateurs et d’en faire le suivi tout au long de leur vie et de disposer ainsi de plus de données scientifiques pour éclairer les décisions en matière de conservation. »

 

Étudier les animaux migrateurs en mouvement

Axée sur les espèces et les lieux très préoccupants sur le plan de la conservation, cette initiative répondra à des questions fondamentales concernant les incidences de la perte et la fragmentation des habitats, des contaminants, de l’urbanisation et des conditions météorologiques extrêmes sur la survie des espèces sauvages en mouvement au-dessus des Amériques, ainsi que les lieux où ces menaces s’exercent.

En outre, ces fonds permettront de faire progresser la recherche associée dans tout le Canada avec des partenaires tels que l’Université Western et des professeurs de quatre autres universités canadiennes.

Un Bécasseau maubèche est relâché avec une balise de suivi Motus. Photo : Yves Aubry
Un Bécasseau maubèche est relâché avec une balise de suivi Motus. Photo: Yves Aubry

« Le Canada est un pays très marqué par les saisons en raison de sa latitude élevée, et une grande partie de sa faune est très mobile. Ce projet est conçu pour nous fournir les informations nécessaires à la connaissance et à la conservation de nos espèces migratrices », explique le chercheur principal Chris Guglielmo, de l’Université Western.

Une collaboration à l’échelle internationale

Les fonds soutiendront également la conservation et l’éducation à l’échelle communautaire, favoriseront la collaboration et permettront d’élaborer des solutions scientifiques pour stopper et inverser la crise de la biodiversité. «En misant sur les intérêts, les ressources et les données de chacune des parties prenantes, nous pouvons maximiser l’efficacité de la conservation et agir encore plus concrètement au bénéfice des animaux migrateurs», a ajouté Stuart Mackenzie.

Alors qu’il ne reste que quelques années – d’ici à 2030 – pour atteindre les cibles du Cadre mondial pour la biodiversité, des investissements novateurs à ce niveau peuvent donner de l’espoir et de l’élan à tous ceux et celles qui prennent des mesures de conservation significatives. Pour en savoir plus, contactez Stuart Mackenzie à smackenzie@birdscanada.org.

Vous aimeriez en savoir davantage à propos des incidences du réseau Motus sur la conservation? Voici deux articles scientifiques qui pourraient vous intéresser:

«Individual condition, but not fledging phenology, carries over to affect post-fledging survival in a Neotropical migratory songbird». IBIS International Journal of Avian Science, vol. 162, issue 2, p. 331-344.

Nous avons maintenant une meilleure connaissance de la survie des Hirondelles rustiques après qu’elles aient quitté le nid, ce qui est maintenant considéré comme une période de mortalité élevée et un goulot d’étranglement critique dans leur cycle de vie. Nous avons découvert que seulement 40% des hirondelles vivant dans des milieux fortement cultivés survivent jusqu’à la migration. Auteurs: Dean R. Evans, Keith A. Hobson, Jackson W. Kusack, Michael D. Cadman, C. Myles Falconer et Greg W. Mitchell. Pour en savoir plus sur l’article scientifique en question, cliquez ici (en anglais).

«Shade coffee or native forest? Indicators of winter habitat quality for a long-distance migratory bird in the Colombian Andes». Ecological Indicators, vol. 131, 2021.

En Amérique centrale et du Sud, des pionniers de Motus qui étudient les Grives à dos olive ont découvert que, bien que les plantations de café cultivé à l’ombre aident les oiseaux migrateurs, il n’y a pas de substitut à l’habitat forestier indigène de plus grande valeur. Auteurs: Ana M. González, Nicholas J. Bayly, Scott Wilson et Keith A. Hobson. Pour en savoir plus sur cette découverte scientifique, cliquez ici (en anglais).

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