Sélectionner une page

par Sue Abbott, coordonnatrice des programmes d’Études d’Oiseaux Canada à la Nouvelle-Écosse


Pluviers siffleurs Photo : Missy Mandel

Pour certains, passer des heures innombrables de mai à la fin d’août à protéger un oiseau en voie de disparition très difficile à voir, ses quatre œufs et ses oisillons encore inaptes au vol sur des plages de sable, exposés aux éléments et au va-et-vient des promeneurs peut sembler décourageant, voire un peu fou. J’en suis venue à comprendre que les biologistes et les citoyens-chercheurs engagés dans la conservation du Pluvier siffleur doivent faire preuve d’un optimisme prudent et de résilience. Chaque printemps, nous, les amoureux des pluviers, devons nous préparer à vivre d’inévitables – et hélas souvent de nombreuses – déceptions en constatant la perte de nids par la prédation, à cause d’inondations à l’occasion de marées extrêmes ou à la suite d’activités humaines, comme l’utilisation de véhicules tout-terrain. Toutefois, de merveilleux moments nous permettent de traverser les périodes difficiles : l’arrivée des pluviers sur les plages de l’Atlantique canadien au printemps, l’occupation d’une nouvelle plage pour y nicher, l’enthousiasme débordant d’un bénévole passionné, le soutien d’un propriétaire de terrain, l’observation du premier nid et des premiers oisillons de l’année ou la survie d’une famille de quatre jeunes malgré les obstacles.
Comme bien d’autres saisons dans le passé, celle de 2017 connaîtra ses hauts et ses bas sur les plages de la Nouvelle-Écosse. Nous vivons une bonne année le long des côtes nord de la province, où nichent environ le tiers de nos pluviers. L’objectif de reproduction annuel de 1,65 oisillon élevé jusqu’à l’envol par couple sera dépassé pour la deuxième année de suite. En revanche, pour les pluviers de la côte sud de la province, le succès de reproduction sera probablement faible encore une fois. Cela s’explique par la perte de nids au printemps, attribuable en grande partie à la prédation et aux inondations durant les grandes marées, et par le faible taux de survie des oisillons en juin. Beaucoup de couples de pluviers ont fait une deuxième ou une troisième tentative de nidification, mais ils doivent continuer de lutter contre les prédateurs, les hautes marées, les tempêtes et les dérangements causés par les humains. À ce stade-ci de la saison, les couples qui perdent leur nid n’ont plus de chances de tenter une nouvelle ponte. Et les femelles ont une autre préoccupation, la migration! En fait, un certain nombre d’entre elles ont déjà quitté les lieux de nidification à destination de leurs quartiers d’hiver dans le sud-est des États-Unis et les Caraïbes. C’est alors qu’entre en scène notre optimisme prudent! Il y a encore lieu d’espérer que les œufs des femelles encore présentes chez nous éclosent et que la majorité des rejetons survivront, ce qui améliorerait une saison de nidification paraissant plus ou moins fructueuse.
Oui, ces hauts et ces bas peuvent drainer notre énergie. Toutefois, si vous parlez à quiconque a déjà participé à la préservation du Pluvier siffleur dans le Canada atlantique, vous constaterez que les échecs n’occupent pas l’avant-scène. Vous entendrez des histoires inspirantes à propos de pluviers qui ont surmonté les difficultés ou de bénévoles qui ont répondu à l’appel pour soutenir ces oiseaux en danger. Nous savons qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour assurer le rétablissement de ce petit oiseau de rivage en voie de disparition, mais nous, protecteurs des pluviers, sommes reconnus pour notre ténacité!
Pour en savoir plus, visitez la page Web d’Études d’Oiseaux Canada présentant le Programme de conservation du Pluvier siffleur au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

GARDEZ LE CONTACT AVEC OISEAUX CANADA

Copy link
Powered by Social Snap