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Par Pete Davidson (conseiller principal en conservation) et Andrew Couturier (directeur principal, Science et conservation des paysages), Oiseaux Canada

 

Chaque année, BirdLife International, l’autorité officielle responsable de la partie touchant l’avifaune de la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), évalue le risque de disparition de toutes les espèces d’oiseaux du monde. L’organisme a publié les résultats de l’évaluation en décembre 2020. Seulement deux espèces de l’Amérique du Nord ont changé de statut, et la situation de l’une d’entre elles incite à un optimisme prudent.

 

La Grive des bois

La Grive des bois est devenue un symbole pour les oiseaux migrateurs néotropicaux, soit les passereaux qui se reproduisent en Amérique du Nord et parcourent de grandes distances pour hiverner dans les Amériques centrale et du Sud. Et les effectifs de beaucoup de ces espèces déclinent. Les données du Relevé des oiseaux nicheurs de l’Amérique du Nord (BBS) ont incité les responsables de la Liste rouge à désigner l’espèce comme quasi menacée en 2014. Heureusement, les déclins semblent avoir ralenti au cours de la dernière décennie, avec pour conséquence que la classification de l’espèce a changé pour la catégorie «Préoccupation mineure», moins inquiétante. Cela peut s’expliquer en partie par l’amélioration des mesures d’intendance de l’habitat et la diminution moins rapide de la superficie des forêts de feuillus et mixtes matures dans les Appalaches de l’est des États-Unis, au coeur de l’aire de nidification de l’espèce. Toutefois, les améliorations apportées à l’analyse des données recueillies par des citoyens scientifiques peuvent aussi contribuer à cette tendance apparente.

Aidez à étudier les populations de l’espèce en Ontario

Au Canada, nos connaissances s’amélioreront grâce aux données que récolteront les participants à la campagne du troisième atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario sur la Grive des bois et toutes les autres espèces nicheuses au cours des cinq prochaines années. Quels changements ce baromètre des progrès réalisés en matière de conservation révélera-t-il concernant la Grive des bois et les autres migrateurs néotropicaux? Aidez-nous à le déterminer en participant à la campagne de l’atlas et en écoutant le chant flûté d’une beauté transcendante de la Grive des bois dans les forêts de votre région.

La Paruline de Todd

L’autre espèce nord-américaine visée par la mise à jour de 2020 de la Liste rouge est la Paruline de Todd (Setophaga flavescens). Vous vous rappelez peut-être qu’en septembre 2019, l’ouragan Dorian a dévasté les Bahamas. L’American Bird Conservancy et le Bahamas National Trust, deux partenaires de BirdLife International, ont documenté les dommages causés par la catastrophe dans les parties touchées de l’habitat naturel de pinèdes de cette paruline. Il s’est ensuivi que le classement de l’espèce est passé de la catégorie «Quasi menacée» à «En danger».

Messager sagittaire Photo : Ron Ridout

Des rapaces en Afrique

Ailleurs dans le monde, un des principaux points saillants de la mise à jour de 2020 de la Liste rouge est la détérioration rapide de la situation de plusieurs espèces de rapaces africains emblématiques: le Messager sagittaire (souvent appelé Secrétaire), dont la huppe formée de longues plumes noires le distingue indéniablement, l’Aigle martial et le Bateleur des savanes. Selon toute probabilité, la perte et la dégradation d’habitats, l’empoisonnement et le braconnage ainsi que les perturbations d’origine humaine ont contribué à la réévaluation du statut de ces espèces au rang de la catégorie «En danger». Cet article (en anglais) vous en apprendra davantage sur la situation étudiée par les partenaires de BirdLife International sur place en Afrique.

Le Condor des Andes

Un peu plus près de nous, le Condor des Andes est maintenant inscrit dans la catégorie de risque plus élevé «Vulnérable», principalement à cause des baisses récentes des effectifs dues à la persécution et à l’empoisonnement. Il est l’emblème aviaire du Chili, de la Colombie, de l’Équateur et de la Bolivie.

«Le Condor des Andes jouit d’une grande longévité, mais les humains mettent à mal sa stratégie qui s’inscrit dans la durée (certains individus vivent jusqu’à 70 ans) en entraînant des taux de mortalité élevés, auxquels la population a du mal à résister», déplore Ian Davidson, directeur régional pour les Amériques à BirdLife International.

«Ce rapace emblématique fait partie du folklore des pays andins depuis 2500 avant notre ère, ajoute-t-il. Sa disparition serait une tragédie tant pour la culture que pour les écosystèmes sud-américains.»

 

Mieux connaître les oiseaux pour mieux les préserver

Vous pouvez lire ici (page en anglais) des résumés de la situation d’autres espèces d’oiseaux visées par la mise à jour de2020 de la Liste rouge. Pour en savoir plus sur la Liste rouge, cliquez ici, et sur le rôle que joue BirdLife International dans l’évaluation de la situation des espèces d’oiseaux, cliquez ici.

Vous voulez empêcher la disparition d’espèces d’oiseaux? Rendez-vous à notre page Web présentant les 6 meilleures façons d’aider les oiseaux et passer à l’action dans votre région.

Wood Thrush on a log
Grive des bois Photo : Yousif Attia

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