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Par Lisa Nisbet, Ph. D., chercheuse en psychologie environnementale, Université Trent


Participants au Recensement des oiseaux de Noël
Photo : Kelsey Bourgeois

À l’automne 2018, Études d’Oiseaux Canada a invité des bénévoles comme vous provenant de toutes les parties du pays à participer à une étude que je réalisais. Plus de 500 personnes ont répondu à un questionnaire de sondage (en anglais) portant sur leurs activités de citoyens scientifiques (la collecte et la communication de données sur les oiseaux et d’autres espèces pour l’enrichissement des connaissances scientifiques), leur bien-être et leur relation avec les milieux naturels. Je remercie chaleureusement toutes ces personnes d’avoir pris le temps de contribuer à l’étude!

Compte tenu du volume considérable d’information reçu, nous sommes encore à analyser les réponses très détaillées et réfléchies des participants exposant les motifs de leur engagement dans la science citoyenne. Toutefois, nous sommes heureux de présenter certains résultats préliminaires du sondage.

La moyenne d’âge des 510 répondants est de 52,1 ans, dans une plage de 9 à 85 ans. La majorité des répondants sont des femmes (63,5 %), et ceux-ci vivent dans des banlieues (30,6 %), de petites villes (21,8 %) ou encore en campagne ou à la ferme (32,9 %). Il apparaît que de nombreux bénévoles d’Études d’Oiseaux Canada habitent là où ils ont de bonnes chances d’observer la faune, soit parce qu’il y a une ou plusieurs mangeoires dans leur cour arrière, soit parce qu’ils vivent à proximité de sites naturels où ils peuvent faire des randonnées à pied ou sur l’eau. Les répondants participent à divers programmes d’Études d’Oiseaux Canada, le Recensement des oiseaux de Noël, le Grand dénombrement des oiseaux de février et le Projet FeederWatch comptant parmi les plus populaires. Beaucoup d’entre eux envoient des données à eBird Canada et contribuent à des inventaires d’oiseaux et à des campagnes d’atlas d’oiseaux nicheurs.

Dans l’ensemble, les répondants estiment qu’ils entretiennent une étroite relation avec la nature (score moyen = 4,46). En général, les scores moyens pour les citoyens ou les étudiants varient entre 3 et 3,5, et ceux propres aux éducateurs en environnement et aux militants écologistes sont souvent quelque peu plus élevés, sur une échelle possible de 1 à 5. Ces résultats indiquent, sans surprise, que les bénévoles d’Études d’Oiseaux Canada ont un lien solide avec les milieux naturels. Cela comprend un sentiment identitaire ou une image de soi qui intègre le monde de la nature ainsi qu’un sentiment d’aise dans la nature et le désir d’y être. Notre relation avec les animaux, dont les oiseaux, est une partie importante de notre relation avec la nature; les répondants au sondage se sentent concernés par tous les aspects de la biosphère. À cet égard, la préoccupation environnementale envers tous les êtres vivants vient au premier rang, suivie d’un souci du bien-être d’autrui et des générations futures puis d’une inquiétude concernant les effets de l’environnement sur ses propres intérêts.

Les répondants s’estiment heureux. Ils sont plus positifs que négatifs, ils se sentent énergiques et pleins de vie et ils éprouvent de l’émerveillement, de la curiosité et de la fascination (des émotions souvent associées à la présence dans la nature). Ils éprouvent un grand bien-être dans l’ensemble, mais il existe une corrélation positive entre leur bonheur et leur relation avec la nature. Autrement dit, ce sont les personnes qui se sentent le plus étroitement liées à la nature qui sont le plus heureuses. Il est possible que le fait pour une personne d’être heureuse la fasse se sentir davantage reliée à la nature (plutôt que l’inverse), mais les recherches sur les avantages de la nature pour la santé mentale et physique de l’être humain portent à croire que c’est vraisemblablement plutôt le lien étroit avec la nature qui soit source de bonheur. En d’autres termes, le fait de passer du temps dans la nature et d’établir un rapprochement avec le monde naturel améliore la santé et augmente le bonheur.

Les liens entre la connexion avec la nature et les préoccupations environnementales révèle également qu’il est essentiel de passer du temps à observer les oiseaux et d’autres animaux et à mieux les connaître pour développer une éthique de la conservation.

Les centaines d’histoires personnelles des bénévoles d’Études d’Oiseaux Canada qui ont participé à l’étude nous aideront à mieux comprendre ce qu’éprouvent et ce qui caractérise les citoyens scientifiques, et comment inciter d’autres personnes à connaître le monde naturel, à entrer en relation avec lui et à le protéger. Merci encore à toutes les personnes qui ont répondu au sondage!

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