Par James Casey, spécialiste de l’estuaire du Fraser, programmes de la Colombie-Britannique,
Oiseaux Canada
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La semaine dernière, l’Administration portuaire Vancouver Fraser a proposé l’instauration d’un fonds communautaire de six millions de dollars dont bénéficieraient les résidents de la collectivité de Delta dans l’éventualité où le Projet du Terminal 2 à Roberts Bank (PT2RB) serait approuvé. Il s’agit sans aucun doute de la première d’une longue série de promesses à venir, alors que les autorités portuaires de Vancouver tentent d’utiliser de l’argent pour compenser la perte de milieux naturels que son projet proposé ne manquerait pas de provoquer.
En 2020, les autorités municipales de Delta ont écrit au premier ministre du Canada lui demandant instamment de rejeter le Projet du Terminal 2 de Roberts Bank parce qu’il entraînerait selon elles de nombreux effets résiduels et cumulatifs négatifs sur l’écosystème de Roberts Bank, les épaulards résidents du Sud, les poissons et les autres espèces aquatiques, la santé des oiseaux et des humains, le patrimoine culturel des Premières Nations et l’utilisation des terres et des ressources par celles-ci, ainsi que sur les terres agricoles de la région de Delta. Les scientifiques spécialistes des oiseaux de rivage d’Environnement et Changement climatique Canada ont averti que ces incidences seront immédiates et continues, qu’elles ne peuvent être atténuées et qu’elles se feront sentir à l’échelle de chaque espèce. En d’autres termes, l’exécution de ce seul projet mettra en danger la population mondiale de Bécasseaux d’Alaska.
Photo : Jason Puddifoot
Avec cette annonce de la création d’un fonds de six millions de dollars, l’Administration portuaire Vancouver Fraser amorce sa tentative d’acheter le droit de pousser plusieurs espèces de l’estuaire du Fraser vers l’extinction. Alors que d’autres annonces seront faites dans les semaines à venir, nous vous demandons de vous poser la question suivante: combien d’argent faudrait-il pour accepter une Voie migratoire du Pacifique sans oiseaux de rivage et une mer des Salish sans épaulards résidents du Sud? Car vous êtes peut-être la dernière génération à profiter de ces espèces si nous ne parvenons pas à convaincre le gouvernement du Canada de rejeter le PT2RB.
Si vous pensez qu’un environnement sain et fonctionnel ne pourra jamais être remplacé par des millions de dollars, c’est le moment de communiquer avec votre député. Au minimum, envoyez-lui une lettre. Ou, mieux encore, prenez une minute pour lui téléphoner. Les parlementaires doivent entendre de votre bouche que, pour le bien de notre avenir collectif, ce projet ne peut pas aller de l’avant.