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Par Stu Mackenzie, directeur – Actifs stratégiques, Oiseaux Canada

Il faut une communauté, à l’échelle nationale autant qu’internationale, pour réussir à préserver la nature. Nos programmes internationaux, tels que le Système de surveillance faunique Motus et les programmes et partenariats reliés aux observatoires d’oiseaux, constituent des communautés en pleine croissance de personnes unies à travers les hémisphères par leur passion pour la conservation et par leur souci de mieux comprendre comment les animaux utilisent notre espace commun et de préserver les animaux migrateurs.

Nous avons eu l’honneur d’échanger sur les impacts de ces programmes à la 4e Conférence internationale des observatoires d’oiseaux (CIOO; site en anglais) à Veracruz, au Mexique. La CIOO est un événement inspirant et vivifiant qui a rassemblé 150 participants représentant 70 observatoires et organisations de 18 pays. Cette région est un corridor vital pour les oiseaux migrateurs, avec 25 espèces de rapaces (près de 5 millions d’individus) qui font leur voyage annuel depuis l’Amérique du Nord, ainsi que pour des millions d’autres oiseaux terrestres et aquatiques.

International Bird Observatory Conference (IBOC), Veracruz, Mexico, 2023 group photo. 

Ce groupe de passionnés de l’avifaune et de scientifiques a célébré l’incroyable travail réalisé par les observatoires d’oiseaux dans le monde entier. Ces observatoires, tels que notre Observatoire d’oiseaux de Long Point (OOLP), sont des centres d’étude de la migration des oiseaux et de leurs populations, ainsi que de précieux outils de sensibilisation, d’éducation et de formation. Ils jouent un rôle crucial dans l’avancement de la science, de la conservation et de l’évolution à l’échelle mondiale nécessaires à la protection des oiseaux et de leurs habitats. La CIOO est une importante plateforme qui permet aux responsables de ces observatoires de communiquer entre eux, de collaborer et de présenter leurs travaux novateurs.

Nous étions particulièrement fiers de voir trois diplômés du Programme de formation de Latino-Américains de l’OOLP – Manuel Grosselet, Edgar Del Valle et Alan Monroy Ojeda – présenter leurs projets et leurs observatoires au Mexique. Tous trois sont devenus des leaders dans leur domaine, menant d’importants travaux dans la région, et sont des formateurs certifiés par le North American Banding Council qui transmettent des connaissances et des compétences inestimables à leurs pairs et stagiaires.

De gauche à droite: Edgar Del Valle, Stu Mackenzie, Manuel Grosselet, and Alan Monroy Ojeda. Photo : Stu Mackenzie
Buse à queue barrée Photo : Stu Mackenzie
Vidéo de la plate-forme d’observation de Chichicaxtle Video : Stu Mackenzie

Par ailleurs, nos partenaires de la famille d’organisations Pronatura ont animé un atelier Motus durant la conférence, renforçant les connaissances et la capacité à mettre en œuvre des projets de recherche et de conservation Motus au Mexique et dans toute l’Amérique latine. Motus soutient l’expansion de l’infrastructure et l’établissement de nouveaux centres de coordination régionaux pour répondre aux priorités à l’échelle locale et régionale.

C’est pourquoi nous avons travaillé avec nos partenaires de Pronatura pour la mise en place stratégique de stations Motus à deux sites de dénombrement pendant les migrations: Cardel et Chichicaxtle. Ces stations ont permis d’obtenir de précieuses nouvelles données sur les déplacements des oiseaux migrateurs à travers le Mexique, dont des espèces préoccupantes comme la Crécerelle d’Amérique, la Guifette noire et l’Engoulevent bois-pourri. En effet, juste avant l’ouverture de la CIOO, on a détecté 10 engoulevents qui portaient des émetteurs Motus! Deux autres individus sont arrivés pendant la conférence, après avoir été marqués dans le cadre d’un projet d’Oiseaux Canada réalisé dans le sud de l’Ontario plus tôt cette année.

Tour de Motus à Chichicaxtle Observation Station. Photo : Stu Mackenzie

L’Engoulevent bois-pourri fait partie des insectivores aériens, un groupe d’oiseaux qui connaît des baisses d’effectifs plus importantes que n’importe quel autre partout en Amérique du Nord. Oiseaux Canada mène des travaux de surveillance et d’étude de cette espèce dans le but de déterminer la cause du déclin et de prendre des mesures pour stopper et inverser la perte d’habitat et la baisse des populations. Notre nouveau programme portant sur l’Engoulevent bois-pourri exécuté dans le sud de l’Ontario a pour but de faire la lumière sur la sélection des sites de nidification, les caractéristiques de l’aire de reproduction, l’abondance des proies dans les zones restaurées et les schémas de déplacement tout au long du cycle annuel. Les données sur les parcours migratoires des Engoulevents bois-pourri recueillies dans le cadre de ce programme par les stations réceptrices Motus sont les premières du genre; elles nous permettent de mieux orienter les mesures de conservation de l’espèce tout au long de son cycle biologique et sur l’ensemble du continent.

 Engoulevent bois-pourri Photo : Ron Ridout

Tous les oiseaux migrateurs du Canada dépendent d’habitats sains dans les régions situées plus au sud et d’un passage sûr entre ces régions. La seule façon de préserver les animaux migrateurs est de bien comprendre leurs besoins tout au long de leur cycle annuel et de pouvoir collaborer avec ceux qui travaillent sur le terrain dans l’ensemble de leur aire de répartition. Les programmes d’Oiseaux Canada comme Motus et nos observatoires d’oiseaux comptent parmi nos outils les plus puissants pour réunir les personnes, les compétences, la technologie et l’information nécessaires pour favoriser la collaboration et l’action au bénéfice des oiseaux migrateurs.

 

 

C’était un honneur pour l’équipe d’Oiseaux Canada de participer à cet événement et de promouvoir les activités des observatoires d’oiseaux de Long Point et de Thunder Cape, de concert avec nos partenaires de tout le Réseau canadien de surveillance des migrations. Étaient également présents des représentants des observatoires d’oiseaux de Rocky Point et de Vaseux Lake, illustrant l’esprit de collaboration qui règne dans le domaine de la conservation aviaire.

Nous remercions chaleureusement les hôtes de la CIOO, Tierra de Aves et ProNatura Veracruz, pour le rôle essentiel qu’ils ont joué dans la réussite de l’événement. Alors que la quatrième édition de la conférence s’achevait, les participants anticipaient déjà avec impatience la cinquième et entendaient poursuivre la collaboration pour le mieux-être des oiseaux à l’échelle mondiale.

 

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