Par Pete Davidson, conseiller principal en conservation, Oiseaux Canada
Un nuage toujours plus sombre avec quelques lueurs de clarté. La 26e Conférence des Parties (COP26) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a été un échec pour bon nombre de pays insulaires, en développement et vulnérables, ainsi que pour leur faune sauvage endémique. Avec un puissant lobby des combustibles fossiles surpassant en nombre toute autre délégation, le processus pourrait être considéré comme vicié dès le départ et reflète certainement l’état profondément décevant de la volonté politique à l’heure actuelle. Cela dit, il y a eu quelques avancées importantes.
Parmi les points positifs, le plus significatif est peut-être que la nature est enfin reconnue comme un élément essentiel de l’action et de l’ambition climatiques. BirdLife International et une vaste coalition d’alliés, dont de nombreux partenaires de BirdLife en Europe, ont travaillé sans relâche pour que la nature occupe une place centrale. La déclaration finale du Pacte de Glasgow pour le climat fait état de la part essentielle et complémentaire que prend la nature et de la nécessité de l’intégrer dans les politiques et la planification nationales en matière de climat. Pour en savoir plus à ce sujet, lisez le billet réfléchi (en anglais) signé par Melanie Heath, directrice mondiale des sciences, des politiques et de l’information à BirdLife International.
Photo : Kiara Worth/CCNUCC
Le nouveau ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, Steven Guilbeault, a annoncé un engagement international relatif au financement de la lutte contre les changements climatiques de 5,3 milliards de dollars pour les cinq prochaines années. Vingt pour cent de cette somme seront consacrés à la mise en oeuvre de solutions axées sur la nature dans les pays en développement afin de lutter simultanément contre la perte de biodiversité. Cela signifie qu’un financement bien orienté pourrait contribuer à sauvegarder les habitats et les écosystèmes dont dépendent les oiseaux qui nichent au Canada dans leurs quartiers d’hiver pendant la majeure partie de leur cycle annuel.
Photo : Kiara Worth/CCNUCC
La COP26 a galvanisé davantage et développé la communauté des acteurs publics et de la société civile, comme BirdLife International, en rapprochant les militants du climat et de l’environnement. Alors que nous continuons d’attendre que les dirigeants dirigent, le leadership des Autochtones et des jeunes s’est particulièrement distingué. Nous sommes extrêmement chanceux de pouvoir compter sur un leadership autochtone fort et croissant au Canada, car la conservation préconisée par les Autochtones représente l’une des plus importantes contributions à la réduction des effets des changements climatiques à l’échelle mondiale. Au cours de l’année à venir, nous avons pour tâche de soutenir ces chefs de file et de demander la fixation d’objectifs ambitieux à la prochaine Conférence des Parties sur le climat, qui se tiendra en Égypte en 2022. En même temps, l’alliance BirdLife fera pression en faveur de l’instauration d’un cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 lors de la 15e réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, qui se tiendra en Chine en mai 2021, favorisant ainsi des actions communes pour combattre les crises du climat et de la nature.