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Par Doug Tozer, scientifique responsable du programme pour l’Ontario, et Kathy Jones, coordonnatrice des bénévoles en Ontario, Études d’Oiseaux Canada


Marouette de Caroline Photo : Sandra Horvath

L’édition 2017 de l’infolettre du Programme de surveillance des marais (PSM) des Grands Lacs d’Études d’Oiseaux Canada, L’écho des marais, est maintenant accessible en ligne. Elle renseigne sur la valeur financière du Programme, le nombre de parcours et de stations visités au fil des ans et les dernières tendances des populations d’oiseaux des marais et d’anoures (grenouilles et crapauds) et présente des exemples récents de l’utilisation judicieuse des données recueillies. Parmi les points saillants figurent une estimation en dollars du travail fourni par les bénévoles du Programme au cours des ans (un chiffre stupéfiant!) ainsi que, pour la toute première fois, des graphiques montrant l’abondance de 18 espèces d’oiseaux des marais et le taux d’occupation par huit espèces d’anoures, lesquels révèlent « les hauts et les bas » de ces deux variables depuis le début du Programme. Une nouvelle galerie de photos impressionnante met en lumière tout le plaisir que les gens éprouvent à faire l’inventaire des oiseaux et des anoures dans les marais de la région des Grands Lacs.
Peu de choses ont changé par rapport aux comptes rendus précédents en ce qui concerne les tendances démographiques globales. Les populations de certaines espèces, dont les râles, le Grèbe à bec bigarré, la Guifette noire et la Rainette faux-grillon, a fortement diminué entre 1995 et 2016. En revanche, celles d’autres espèces ont connu une hausse considérable pendant la même période : Cygne trompette, Grue du Canada, Grenouille verte et Rainette crucifère, pour n’en nommer que quelques-unes. De plus amples renseignements sont fournis dans l’infolettre.
Ce qui ressort vraiment dans l’édition de cette année, ce sont les nouveaux graphiques qui présentent les variations d’une année à l’autre. Il est bon de savoir qu’une population a fortement augmenté ou diminué ou est demeurée stable au cours des 23 dernières années, mais celle-ci a-t-elle changé graduellement ou a-t-elle varié énormément d’une année à l’autre? Souvent, ces profils fournissent des indices sur les causes des changements observés, comme la hausse ou la baisse des niveaux d’eau ou l’expansion des effectifs d’espèces envahissantes. Certains de ces profils sont carrément étranges et ne donnent pas d’explication évidente. Nous sommes certains que les graphiques sauront intriguer chaque lecteur; nous vous invitons à les explorer.
Que nous ont appris les 23 ans de surveillance? Certaines espèces se portent très bien, d’autres bien et les autres plutôt mal. Selon nous, les données nous informent que bon nombre des marais du sud de la région des Grands Lacs sont en bonne santé d’après les tendances à la hausse ou stables; toutefois, les tendances à la baisse portent à croire qu’il y a encore des problèmes à résoudre.
Nos travaux antérieurs basés sur les données du PSM des Grands Lacs révèlent que beaucoup d’espèces dépendantes des marais dont les effectifs diminuent bénéficieront de mesures de préservation, de remise en état ou d’aménagement de vastes milieux humides entourés de zones où l’urbanisation est limitée, et de la résolution des problèmes dans les secteurs préoccupants des Grands Lacs. De plus, les espèces dont les populations s’appauvrissent bénéficieront aussi de mesures de préservation, de remise en état ou d’aménagement de milieux humides dominés par des plantes aquatiques submergées, entrecoupés d’autres types de milieu et exempts de Salicaire pourpre et de Phragmites (Roseau commun). Il serait également bénéfique de favoriser la présence de plus grandes proportions d’autres milieux humides dans les paysages entourant des zones humides et aussi de résoudre les problèmes dans les milieux humides des rives des Grands Lacs. Ces mesures contribueront à ralentir (voire à renverser) les tendances à la baisse des populations et à améliorer l’état général des marais des Grands Lacs.
Nous remercions les bénévoles qui surveillent les marais chaque année dans tout le bassin des Grands Lacs. Le PSM des Grands lacs bénéficie du soutien financier des entités suivantes : gouvernement du Canada, Environmental Protection Agency des États-Unis, Great Lakes Restoration Initiative (É.-U.), Canards Illimités Canada, gouvernement de l’Ontario, Habitat faunique Canada, Plan conjoint des habitats de l’Est, John and Pat McCutcheon Charitable Foundation et Fish and Wildlife Service des États-Unis.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur la recherche menée à partir des données du PSM, on peut lire le rapport intitulé The Great Lakes Marsh Monitoring Program 1995-2012, 18 years of surveying birds and frogs as indicators of ecosystem health et l’article publié en 2016 par Doug Tozer, Ph. D. (« Marsh bird occupancy dynamics, trends, and conservation in the southern Great Lakes basin: 1996 to 2013 »), dans le Journal of Great Lakes Research (documents en anglais seulement).
Note : On peut aussi consulter un autre rapport disponible en français : 1995-2015, État des oiseaux et des anoures des marais dans le bassin versant de la vallée de la Nottawasaga et du lac Simcoe.
 

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