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Par Liron Gertsman, photographe de la nature


Tétras à queue fine Photo : Liron Gertsman

Les oiseaux sont des êtres fascinants. Leurs comportements complexes et leur importance pour les écosystèmes du monde m’émerveillent jour après jour. En tant que photographe d’oiseaux, je fais de mon mieux pour capter l’émerveillement que j’éprouve et le traduire en images qui montrent les oiseaux dans notre monde. J’espère que mes clichés suscitent un amour pour les oiseaux et le désir de les protéger ainsi que leurs habitats.

De nos jours, il est plus facile que jamais de faire comme moi. En prenant nos amis à plumes en photo et en diffusant nos clichés en ligne, nous pouvons montrer à quel point ils sont extraordinaires. Toutefois, à titre d’ambassadeurs des oiseaux, nous devons faire cela sans leur nuire. Non seulement l’approche éthique à la photographie aviaire est bonne pour les oiseaux mais, plus souvent qu’autrement, elle peut permettre de produire de meilleures photos. Voici quelques conseils qui devraient vous aider à améliorer vos images et à réduire les dérangements pour les oiseaux.

Mieux connaître les oiseaux en étudiant leurs comportements

Pour prendre de belles photos d’oiseaux, il est primordial de connaître leurs comportements. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, si vous pouvez prévoir et déchiffrer le comportement des oiseaux, vous aurez de meilleures chances de capter des moments spéciaux. Par exemple, les oiseaux aquatiques battent presque toujours des ailes après avoir pris un bain; sachant cela, vous pouvez parvenir à prendre un cliché intéressant. Ensuite, la connaissance des comportements des oiseaux peut aider à mesurer l’impact des humains sur eux. Ainsi, selon l’espèce, certains changements de posture ou de comportement (par exemple, l’oiseau s’éloigne, vous surveille constamment, s’accroupit en rentrant la tête ou se tient bien droit, aux aguets) indiquent souvent que vous êtes peut-être trop près d’eux. La meilleure façon d’interpréter ces signaux est de faire de l’observation d’oiseaux. En passant du temps à observer l’avifaune, vous finirez par déceler des constantes dans leurs comportements.

Le proche n’est pas toujours l’ami du mieux

Les endroits où m’amène ma passion constituent un des aspects de l’observation et de la photographie d’oiseaux que j’aime le plus. Les habitats des oiseaux sont non seulement beaux mais ils sont aussi nécessaires à leur survie et à celle d’une multitude d’autres espèces. En photographiant vos sujets dans leur habitat, vous êtes mieux en mesure de raconter une histoire. De plus, vous n’aurez pas à trop vous approcher d’eux – et risquer de le déranger – pour produire une belle prise de vue. Si vous voulez réaliser des gros plans en réduisant les dérangements, utilisez des moyens comme une cache, observez les comportements pour anticiper les mouvements et demeurez près du sol pour être moins visibles.


Cincle d’Amérique Photo : Liron Gertsman

Vos photos, des outils de sensibilisation

Les photographes d’oiseaux sont des ambassadeurs de la faune aviaire. Nous avons une occasion – et une responsabilité selon moi – exceptionnelle d’utiliser nos oeuvres pour promouvoir la conservation des oiseaux. Une image vaut mille mots comme le dit l’adage. Nous pouvons nous servir de nos photos pour informer le public de la nécessité de la conservation. En diffusant vos images en ligne, vous pourriez en profiter pour sensibiliser votre auditoire aux problèmes auxquels les oiseaux sont confrontés et proposer des façons d’aider à les résoudre.

La photographie éthique

En matière de photographie éthique, il existe des codes de conduite et des directives générales qu’il est important de respecter pour réduire au minimum notre impact sur les oiseaux. La National Audubon Society des États-Unis et l’American Birding Association (ABA) ont publié des codes de conduite pour l’observation et la photographie d’oiseaux. Voici la version française de celui de l’ABA.

Points saillants :

  • Gardez une distance suffisante des oiseaux pour qu’ils se comportent de manière naturelle.
  • Respectez toutes les règles en vigueur dans les lieux publics et privés où vous vous rendez.
  • Avant de faire connaître des endroits où observer ou photographier des espèces sensibles ou vulnérables, considérez toutes les répercussions négatives que cela pourrait avoir.
  • Redoublez de circonspection à proximité d’oiseaux qui nidifient pour éviter de les perturber. Ceux-ci pourraient abandonner le nid ou leur progéniture s’ils sont dérangés et cela pourrait attirer l’attention d’éventuels prédateurs.
  • Avant d’attirer des oiseaux pour les photographier de plus près, il faut y réfléchir à deux fois. Recourez avec parcimonie aux enregistrements de chants et de cris, ou évitez complètement d’en utiliser, pendant la saison de nidification. S’il y a des postes d’alimentation là où vous êtes, assurez-vous qu’ils sont placés dans des lieux non dangereux pour les oiseaux et qu’ils sont bien nettoyés. N’appâtez pas les espèces carnivores, comme les rapaces, car cela peut leur faire adopter des comportements qui les mettent en danger.
  • Quand vous diffusez des photos en ligne, réfléchissez à ce que vous écrivez comme légendes.

 


Hirondelle noire Photo : Liron Gertsman

Conclusion

Il est important de pratiquer la photographie aviaire de manière éthique pour prévenir tout effet négatif sur les oiseaux. Non seulement cette approche accorde la priorité au bien-être des sujets mais, plus souvent qu’autrement, elle peut permettre de produire de meilleures photos. Les photographes d’oiseaux, depuis les plus expérimentés jusqu’aux débutants, peuvent tous produire un effet positif sur leurs sujets en promouvant leur conservation.

Merci à Liron Gertsman d’avoir contribué au blogue d’Oiseaux Canada! Liron vit à Vancouver, où il est en deuxième année de ses études en biologie à l’Université de la Colombie-Britannique. Il a participé à l’Atelier Doug Tarry pour jeunes ornithologues d’Oiseaux Canada à l’Observatoire d’oiseaux de Long Point. Ses photos ont été admirées par des millions de personnes dans certains des plus importants musées du monde, dont le Natural History Museum à Londres et le Smithsonian à Washington, D.C. Vous pouvez voir des œuvres de Liron à son site Web (lirongertsman.com) et sur sa page Instagram (@liron_gertsman_photography).


Pygargues à tête blanche Photo : Liron Gertsman

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