À la grande surprise de nombreux ornithologues de l’Ontario, une Buse rouilleuse, une espèce indigène des prairies et des terres ouvertes de l’ouest de l’Amérique du Nord, a récemment été retrouvée près de la ville d’Erieau. Cet événement rare marque seulement la 9e observation de cette espèce en Ontario. Le parcours de la buse, depuis son sauvetage après une rencontre tumultueuse avec des véhicules jusqu’à sa réhabilitation réussie, a pris une tournure passionnante grâce à la mise en œuvre de technologies de suivi avancées. En collaboration avec le Bluewater Centre for Raptor Rehabilitation (site en anglais) et les Hawk Cliff Raptor Banders, les scientifiques d’Oiseaux Canada ont lancé un projet visant à surveiller les déplacements de la buse et à faire la lumière sur le comportement et la survie des oiseaux vagabonds et réhabilités.
Buse rouilleuse. Photo: Ron Ridout
Sauvetage et réhabilitation :
Samantha Ethier, de Sarnia (Ontario), est tombée par hasard sur la buse le 3 mai près d’Erieau, alors que l’oiseau volait à basse altitude au-dessus de la route. Il s’est ensuite posé dans un cours d’eau voisin où il a nagé jusqu’à la rive. La buse a été secouru rapidement et remis au Bluewater Centre for Raptor Rehabilitation. Là, elle a subi des inspections approfondies pour détecter les blessures et les maladies, un dépistage de la grippe aviaire et a reçu les soins médicaux nécessaires. Très vite, la buse a repris des forces et a été jugé apte à être relâché.
Suivi et recherche :
Reconnaissant la possibilité de fournir des données précieuses pour l’étude des oiseaux vagabonds et réhabilités, Oiseaux Canada, en collaboration avec les Hawk Cliff Raptor Banders, a pris des dispositions pour que la buse rouilleuse soit baguée et munie d’une petite balise GPS cellulaire. Ce dispositif de suivi a été généreusement offert par l’un de nos partenaires technologiques du système de suivi de la faune Motus, Cellular Tracking Technologies (site en anglais), qui s’est rapidement mobilisé pour préparer une unité prête à être déployée dans les plus brefs délais. Cette technologie unique permet aux scientifiques de suivre les mouvements de la buse et de comprendre son comportement et ses modes de survie.
Buse rouilleuse. Photo: Ernest Carman
Le voyage d’Erieau :
Le 20 mai, après avoir obtenu les permis et autorisations nécessaires, la buse rouilleuse, affectueusement appelée Erieau, a été baguée et relâchée près de Wyoming, en Ontario. Depuis, Erieau s’est lancée dans l’exploration du sud-ouest de l’Ontario. Elle s’est aventurée à environ 100 km à l’est de son site de libération, juste au nord de London, puis a passé une journée à 100 km à l’ouest, près de Forest, avant de retourner au sud, à Erieau, où des ornithologues l’ont redécouverte de façon indépendante. Après un bref séjour, elle s’est déplacée vers l’ouest en direction de la Pointe Pelée où elle réside aujourd’hui. Son comportement semble normal puisqu’elle explore et chasse pendant les heures les plus chaudes et les plus éclairées de la journée.
Le voyage d’Erieau
Suivi des progrès d’Erieau :
Au fur et à mesure de l’avancement du projet, des mises à jour sur le voyage d’Erieau pourront bientôt être suivies sur un site web dédié et par le biais de mises à jour sur nos plateformes de médias sociaux. Cependant, les informations en temps réel concernant ses déplacements ne seront pas partagées afin d’assurer sa sécurité et de minimiser tout stress potentiel.
Le suivi d’Erieau, la buse rouilleuse vagabonde, offre une occasion unique d’étudier le comportement et la survie des oiseaux en dehors de leurs voies de migration ou de leurs aires de répartition habituelles. En découvrant les mouvements et les expériences des oiseaux vagabonds et réhabilités, nous pouvons améliorer notre compréhension de la migration, du comportement, de la survie et, en fin de compte, contribuer aux efforts de conservation des oiseaux. Le voyage d’Erieau illustre la résilience et l’adaptabilité de ces créatures remarquables, tout en soulignant l’importance de la recherche scientifique pour leur conservation.
Eriau, la buse rouilleuse, avec un emetteur. Photo: Stuart Mackenzie
