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par Ellen Jakubowski, spécialiste en communications, Études d’Oiseaux Canada


Fuligule à collier Photo : Ron Ridout

Si vous observez les oiseaux depuis au moins 2002, vous connaissez probablement eBird. Si cet outil polyvalent vous est inconnu, ces quelques renseignements devraient vous intéresser :

  • eBird est une plateforme web utilisée pour l’échange d’information sur les oiseaux à l’échelle mondiale.
  • N’importe qui peut envoyer de l’information à eBird sur les oiseaux vus et entendus, les lieux d’observation et la façon dont les oiseaux ont été repérés.
  • eBird constitue le plus important programme du monde assurant le suivi de la biodiversité par des citoyens-chercheurs : jusqu’en janvier 2017, plus de 330 000 personnes avaient envoyé des données d’observation.
  • L’information stockée sur la plateforme eBird est accessible à tout le monde.
  • Les données d’eBird servent à orienter les travaux de conservation. eBird s’est avéré une importante source d’information pour les auteurs du rapport intitulé État des populations d’oiseaux de l’Amérique du Nord publié en 2016. Voici neuf autres exemples de la contribution des données d’eBird à la conservation dans le monde (en anglais seulement).
  • Le Cornell Lab of Ornithology et la National Audubon Society ont lancé eBird en 2002.
  • Au Canada, Études d’Oiseaux Canada a lancé eBird Canada en 2006 et le Regroupement QuébecOiseaux s’y est associé en 2014.

eBird est un outil agréable et utile pour les observateurs d’oiseaux, qui s’en servent pour partager l’information sur leurs observations, pister les déplacements d’une espèce qu’ils recherchent depuis longtemps ou même créer un profil personnel (tout cela également avec l’application eBird mobile). Toutefois, il peut aussi permettre de réaliser des percées essentielles enrichissant le capital de connaissances sur les espèces aviaires et améliorant leur conservation.
Études d’Oiseaux Canada s’emploie actuellement à atteindre ce but en ajoutant à la base d’eBird une grande quantité de données recueillies dans des zones éloignées de la forêt boréale. Étant donné qu’eBird est alimenté par les observateurs d’oiseaux qui se déplacent pour recueillir de l’information, la faune aviaire de nombreuses parties moins accessibles du pays est sous-représentée. Il en résulte que les connaissances sur les déplacements des oiseaux vers ces régions et le moment de ces déplacements sont lacunaires.
Cela pose un énorme problème en ce qui touche la forêt boréale, cette vaste région qui a une extrême importance pour l’avifaune de notre hémisphère. En effet, chaque année pendant la période de nidification, des milliards d’oiseaux occupent cette région; dont 80 % des espèces d’oiseaux aquatiques, 63 % des Fringillidés et 53 % des parulines d’Amérique du Nord. La forêt boréale est souvent appelée, à juste titre, une « pouponnière » d’oiseaux. Il est donc essentiel de connaître en détail l’utilisation des habitats boréaux par les oiseaux pour en assurer la conservation.
L’important apport de données à eBird qui proviennent, et qui proviendront, des atlas provinciaux des oiseaux nicheurs d’Études d’Oiseaux Canada permettra aux chercheurs d’en apprendre beaucoup plus sur les oiseaux qui nichent en milieu boréal. Jusqu’à présent, quelque 590 000 mentions d’observation ont été versées dans la base, et ce n’est que le tout début. Grâce à cette importante masse d’information, les scientifiques pourront utiliser des méthodes de modélisation perfectionnées pour assurer le suivi de nombreuses espèces à l’échelle du continent à longueur d’année.
La prochaine fois que vous verserez des données dans eBird Canada, qu’il s’agisse de renseignements sur une espèce « convoitée » ou simplement sur des oiseaux communs observés aux mangeoires, rappelez-vous que vous contribuez à brosser un portrait global de l’état des populations aviaires.

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