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Par Pete Davidson, conseiller principal, Études d’Oiseaux Canada


Barges hudsonienne Photo : Alan Schmierer

À la fin d’avril, une rencontre sans précédent a eu lieu pendant que des milliards d’oiseaux migrateurs quittaient leurs quartiers d’hiver en direction de leurs aires de reproduction, dans le Nord. Un groupe de personnes passionnées par la situation difficile des oiseaux le long des voies migratoires qu’ils empruntent depuis des siècles se sont réunies à un goulot d’étranglement d’une «autoroute aviaire» sur le bord du golfe Persique.
Des représentants de plus d’une centaine d’organismes, d’entreprises et d’administrations gouvernementales provenant de 70 pays ont participé à un sommet sur les voies migratoires (voir la page Web du sommet; en anglais). Pour lancer le sommet, BirdLife International a publié un rapport sur l’état des oiseaux 2018 (document en anglais).
Ce dernier état de lieux, qui présente la situation des populations aviaires à l’échelle du globe, livre deux messages principaux. D’un côté, les mauvaises nouvelles, prévisibles, à savoir qu’encore plus d’espèces d’oiseaux sont en difficulté qu’il n’y en avait il y a seulement quatre ans. D’un autre côté, les bonnes nouvelles, inspirantes: de plus en plus d’espèces sont sauvées du déclin démographique et de la disparition. Les mesures de conservation fonctionnent, mais il faut en prendre beaucoup d’autres de toute urgence pour obtenir des solutions significatives à la crise mondiale de la biodiversité.
Le défi pour les participants au sommet était de prendre en compte les enseignements reçus et d’élaborer une réponse coordonnée centrée sur les principales menaces qui pèsent sur les oiseaux à l’échelle des voies migratoires. Ce qui distinguait cette rencontre étaient le degré d’ambition et le dialogue ouvert transcendant les cultures et les secteurs d’activité fondé sur la volonté de collaborer plus efficacement autour de valeurs communes. Ainsi, des chefs de file du secteur des énergies renouvelables, de hauts responsables d’accords environnementaux multilatéraux et des scientifiques engagés dans la recherche de pointe ont discuté ouvertement de façons de renforcer et d’améliorer la réduction des incidences sur la biodiversité du développement des réseaux de transport d’énergie électrique et des parcs éoliens.
Un domaine présentant un intérêt particulier pour le Canada et les voies migratoires des Amériques est le dialogue sur la préservation des réseaux de sites côtiers à l’échelle de la voie migratoire. Un sujet d’inspiration pour nous tous vient de la Chine, où la perte d’habitats côtiers entraîne la quasi-disparition de plusieurs espèces d’oiseaux de rivage. Suivant la vision de «civilisation écologique» de Xi Xingping et avec le soutien des communautés internationale et scientifique, l’une des premières initiatives stratégiques de la Chine a été de mettre fin au remblaiement le long des zones côtières et de réhabiliter et protéger l’habitat côtier encore intact. Les participants au sommet ont formulé une recommandation – qui reflète la nécessité de renforcer un leadership de ce type dans le monde – visant à tenir un forum sur la préservation des côtes sous les auspices des conventions des Nations Unies sur les zones humides (Ramsar), sur la biodiversité biologique et les espèces migratrices dans le but d’accroître le soutien stratégique et juridique aux programmes comme l’Initiative sur les oiseaux de rivage de la voie migratoire de l’Atlantique, et aux solutions résistantes au changement climatique pour les habitats côtiers, telle l’initiative de préservation de l’écosystème du delta du Fraser dans laquelle l’équipe d’Études d’Oiseaux Canada est engagée.
Le financement des travaux d’une importance capitale à réaliser présente un énorme défi. Les participants au sommet sur les voies migratoires ont abordé le problème en invitant les grands bailleurs de fonds voués à la conservation à examiner comment des alliances entre donateurs peuvent exploiter plus efficacement les efforts de chacun et attirer de nouveaux investissements en vue d’accroître l’impact sur la conservation. Dans ce sens, BirdLife International, Études d’Oiseaux Canada et nos partenaires du programme Des amis le long de la voie migratoire continuent de renforcer la coordination à l’échelle internationale de nos interventions aux haltes et aux sites de nidification et d’hivernage. Nous vous invitons à vous rendre à la page Web du programme Des amis le long de la voie migratoire d’Études d’Oiseaux Canada et à soutenir financièrement nos initiatives de conservation du Pluvier siffleur et d’autres oiseaux de rivage migrateurs. Vous pouvez en apprendre davantage sur les travaux effectués par nos partenaires – Aves Argentina, SAVE Brasil, Asociacion Calidris, le Bahamas Nature Trust, Manomet et la section du Massachussetts d’Audubon – en visitant le site Web de BirdLife International (en anglais).
L’intégration précoce de la science aux normes de l’industrie et aux processus décisionnels constituait un autre message clé des représentants des entreprises et des gouvernements au sommet. Nous comptons appliquer ce conseil et faire progresser le programme des politiques le long des côtes en nous appuyant sur les plus récentes connaissances scientifiques issues de symposiums comme celui portant sur la perte de milieux humides sous l’influence des marées à l’échelle mondiale qui se tiendra à l’occasion du Congrès ornithologique international (site Web en anglais), à Vancouver, en août 2018.
Le sommet mondial sur les voies migratoires s’est tenu à l’initiative de BirdLife International en association avec, entre autres, la Fondation MAVA, l’Ornithological Society of the Middle East (OSME) ainsi que le Programme des Nations Unies pour l’environnement et la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage. Il a eu lieu sous les auspices du International Fund for Houbara Conservation à Abou Dhabi, capitale des Émirats arabes unis.

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