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Par Pete Davidson (conseiller principal en conservation, Oiseaux Canada), Andrew Couturier (directeur principal – Science et conservation des paysages, Oiseaux Canada) et Christian Artuso, Ph. D. (Service canadien de la faune et Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC)

Chaque année, BirdLife International, autorité officielle en ce qui concerne la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN eu égard à l’avifaune, évalue le risque auquel sont exposées toutes les espèces d’oiseaux. Les résultats de l’évaluation pour 2019 ont été publiés en décembre dernier.

En ce qui a trait à 2019, seulement deux espèces présentes régulièrement au Canada sont mentionnées dans la mise à jour. Heureusement, les nouvelles les concernant permettent de manifester un optimisme prudent. La baisse mondiale des populations de la Paruline azurée et du Roselin de Cassin semblent ralentir par rapport à la situation observée il y a une dizaine d’années. Par conséquent, ces deux espèces ont été classées dans une catégorie inférieure de menace à l’échelle mondiale.

La Paruline azurée


Photo : Gregor Beck

Le statut de la Paruline azurée est passé de celui d’espèce vulnérable à celui d’espèce quasi menacée. Il se peut que la décélération du déclin résulte de l’accroissement de la protection et du ralentissement de la perte de forêts de feuillus matures dans le noyau dur de l’aire de reproduction, dans la région des Appalaches dans l’est des États-Unis. Toutefois, une autre explication possible pourrait être l’évolution des connaissances sur les effectifs de l’espèce inférés des tendances démographiques résultant de l’emploi de nouvelles méthodes d’analyse.

La Paruline azurée demeure néanmoins au sommet de notre liste de surveillance, car elle est rare et ses effectifs continuent de diminuer au Canada. Et la communauté d’Oiseaux Canada est à l’avant-garde des efforts déployés pour sa conservation. Récemment, Ian Fife et Liz Purves ont annoncé un nouveau financement pour les travaux de conservation de l’espèce dans l’arche de Frontenac et la forêt carolinienne, deux régions en grande partie privées de protection dans le sud de l’Ontario; ces travaux s’appuient sur des années de mise en œuvre de pratiques de gestion bénéfiques de concert avec les propriétaires de terres boisées. En plus d’intensifier l’intendance bénéfique de l’habitat de l’espèce, ces mesures nous permettront d’avoir une idée plus précise du nombre de Parulines azurées au Canada et de quelle proportion de l’habitat convenant à l’espèce est occupée. En participant à la campagne du troisième Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario qui commencera en 2021, vous pourrez aider à déterminer si la population de l’espèce se stabilise (à la suite des importantes baisses enregistrées entre le premier et le deuxième atlas) ou – nous osons y rêver – si elle remonte. Vous pouvez également apporter votre soutien en achetant du café certifié respectueux des oiseaux; vous contribuerez ainsi à soutenir l’intendance de l’habitat dans les quartiers d’hiver de la Paruline azurée.

Le Roselin de Cassin


Photo : Alan Schmierer, CC0 1.0

En ce qui a trait au Roselin de Cassin, son statut est passé à la fin de 2019 de celui d’espèce quasi menacée à celui d’espèce suscitant une préoccupation mineure. Cela s’explique par le fait que la baisse des effectifs s’est stabilisée depuis une dizaine d’années selon les données du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) recueillies dans l’ensemble de l’aire de l’espèce, depuis le sud de la Colombie-Britannique jusqu’au nord du Mexique. Toutefois, la base de données ayant servi à produire le rapport intitulé L’état des populations d’oiseaux du Canada 2019 indique que la petite partie de la population qui se trouve au Canada, dans la partie sud de l’intérieur de la Colombie-Britannique, demeure sujette aux fluctuations et a subi une baisse de 50 %. Les menaces qui pèsent sur l’espèce comprennent les incendies de forêt et leur suppression ainsi que les infestations d’insectes comme le dendrocygne du pin ponderosa, menaces qui demeurent présentes dans le sud de la Colombie-Britannique. Les participants au Projet Feederwatch, au Recensement des oiseaux de Noël et au Grand dénombrement des oiseaux de février constateront de visu que ces changements se font sentir dans leurs cours arrière et leur région.

Ailleurs dans le monde

La mise à jour de la Liste rouge révèle d’autres changements survenus ailleurs dans le monde : l’aggravation de la situation des passereaux en Asie causée par le commerce des oiseaux de cage; le rétablissement (en anglais) du Râle de Guam, qui était désigné éteint à l’état sauvage; l’extinction de quatre espèces des forêts pluviales du Brésil sous l’effet de la vague de déforestation actuelle; et l’accroissement du niveau de menace – exacerbé par les problèmes liés aux changements climatiques – auquel sont exposées certaines espèces.

Merci de tout ce que vous faites pour les oiseaux!

Histoire de contrebalancer le flux constant des nouvelles de catastrophes écologiques et du mauvais état de l’environnement, nous voulons conclure cette mise à jour sur une note positive. La plus récente publication de l’équipe scientifique de BirdLife International (en anglais) indique que le travail acharné sur le terrain et la générosité des donateurs dans le secteur des organismes de bienfaisance voués à la conservation de la nature portent des fruits. Trois décennies de conservation axées sur les espèces les plus rares ont permis de réduire substantiellement le taux d’extinction chez les oiseaux. Merci de tout ce que vous faites pour faire avancer notre cause commune!


Râle de Guam Photo : Josh More, CC BY-NC-ND 2.0

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