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Par Graham Sorenson (coordonnateur des programmes en Colombie-Britannique), Pete Davidson (conseiller principal en conservation), Danielle Ethier, Ph. D. (scientifique des populations d’oiseaux), et David Bradley, Ph. D. (directeur des programmes en Colombie-Britannique), Oiseaux Canada

 

Pour marquer le 20 anniversaire du Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique et célébrer les contributions des personnes qui y ont participé bénévolement, nous avons publié récemment dans la revue scientifique en ligne Avian Conservation and Ecology (en anglais, avec résumé en français) une analyse approfondie de l’impressionnant ensemble des données recueillies par ces citoyens scientifiques. Ces données ont des implications importantes pour la préservation des oiseaux et de leurs habitats le long des côtes de la Colombie-Britannique.

Oiseaux Canada a instauré le Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique en 1999. Le programme a pour but de récolter de l’information de base sur la situation et les tendances des populations d’oiseaux aquatiques et d’étudier les effets des changements environnementaux d’origine naturelle et d’origine anthropique sur ces populations.

 Bécasseaux variables et canards barboteurs Photo : Graham Sorenson

La combinaison d’hivers doux et des eaux douces et salées remplies de nutriments font des côtes de la Colombie-Britannique un des plus riches habitats d’hivernage d’oiseaux aquatiques dans la zone tempérée du globe. De septembre à avril, de nombreuses espèces d’oiseaux aquatiques – canards, oies, bernaches, plongeons, grèbes, mouettes et goélands, et oiseaux aquatiques – s’assemblent sur les eaux côtières et des limicoles qui nichent dans l’Arctique, tel le Bécasseau variable, font de même en très grand nombre sur les battures. Par ailleurs, la partie sud du littoral britanno-colombien accueille la troisième population humaine en importance au Canada, le Grand Vancouver constituant la zone côtière la plus fortement urbanisée du pays.

Depuis les débuts du Relevé, il y a vingt ans, quelque 1600 bénévoles ont passé environ 50 000 heures à surveiller ces populations d’oiseaux tout au long des hivers. Leur travail a permis de constituer un des ensembles de données de surveillance les plus importants et les plus détaillés en Colombie-Britannique.

Pour marquer ce jalon important, nous avons analysé la masse de données en entier (ce qui constitue une première, car les analyses précédentes [article en anglais] étaient limitées à la région de la mer des Salish). Danielle Ethier, Ph. D., auteure principale de l’étude, a dirigé l’exécution des calculs. Elle a analysé les tendances démographiques de 50 espèces et examiné les écarts entre les différentes guildes, à savoir des groupes formés d’espèces présentant des besoins nutritionnels et des stratégies de migration comparables. Nous avons groupé les espèces de cette manière pour mieux déterminer quels facteurs influent sur les populations d’oiseaux. Nous avons également divisé l’ensemble de données en deux régions – la mer des Salish (côte intérieure) et l’océan Pacifique (côte extérieure) – pour noter les différences entre celles-ci quant à la réponse des guildes aux changements qui s’opèrent dans leur environnement.

Grèbe esclavon Photo : Graham Sorenson

Quels messages faut-il retenir de l’analyse? Pour 12 des espèces de la mer des Salish que nous avons étudiées, les effectifs ont diminué ou celles-ci ont hiverné dans la région en moins grand nombre par rapport à il y a 20 ans. Nous avons fait la même constatation le long de la côte extérieure, mais pour trois espèces seulement. Pour la première fois dans la région, notre étude révèle que les espèces qui se nourrissent d’invertébrés aquatiques dans le benthos (les roches, le sable et la boue le long de la côte qui sont toujours sous l’eau ou qui sont immergés à marée haute) sont celles dont les populations semblent décliner le plus. Ce groupe comprend les Macreuses à front blanc, à ailes blanches et à bec jaune, l’Harelde kakawi, le Tournepierre noir et le Bécasseau variable. Auparavant, c’étaient les espèces piscivores qui étaient le plus à risque de déclin ou de changements dans la répartition (note: notre étude confirme que les effectifs des espèces piscivores continuent de décliner). Cette nouvelle constatation montre la nécessité de déterminer l’incidence des activités humaines sur la qualité de l’environnement benthique dans la mer des Salish.

La bonne nouvelle qui ressort de nos travaux est que les populations semblent être «stables» pour la plupart des espèces, soit 36 sur 50 dans la mer des Salish et 32 sur 37 le long de la côte extérieure. Ces tendances à la stabilité s’appliquent, parmi ces espèces, à 14 pour lesquelles la côte de la Colombie-Britannique joue un rôle important en soutenant une partie «importante» (selon des références normalisées à l’échelle internationale) de la population mondiale. Par contre, nous enregistrons un déclin dans la mer des Salish pour sept espèces présentes le long du littoral britanno-colombien en nombre très important à l’échelle mondiale.

Nous communiquerons nos résultats aux gestionnaires concernés à tous les paliers de gouvernement et à nos collaborateurs du domaine de la conservation aviaire, dont nos partenaires qui oeuvrent dans le détroit de Puget, dans l’État de Washington voisin. Notre analyse s’ajoute à un ensemble de travaux soulignant qu’il est important que le Canada manifeste un solide leadership sur le plan de l’environnement dans la région, comme le font les auteurs de cette étude qui demandent qu’on investisse davantage et qu’on assure une co-gouvernance solide dans l’estuaire du Fraser (article en anglais). Nous voulons nous assurer que le résultat du travail accompli par les fantastiques participants bénévoles au Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique soient les plus bénéfiques possible pour la conservation.

Si vous souhaitez examiner plus en profondeur les résultats de notre étude, vous pouvez lire la version intégrale de l’article ici (en anglais, avec résumé en français). Vous pouvez également visionner, dans ce webinaire (en anglais), un exposé présenté par les auteurs et écouter les rétroactions et commentaires de certains bénévoles.

Vous aimeriez participer au Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique? Vous obtiendrez de l’information supplémentaire ici et vous pouvez communiquer avec le coordonnateur du programme, Graham Sorenson (gsorenson@oiseauxcanada.org).

Macreuses à front blanc Photo : Graham Sorenson

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