Jody Allair, directeur – engagement communautaire
Merlebleu azuré. Photo: Jody Allair
Le mois de mai est là! Une période de nouvelles arrivées et de chants d’oiseaux, et le summum incontesté du calendrier de l’observation des oiseaux. Les vagues constantes de super migrateurs ailés dans les parcs de nos localités, dans les points chauds d’eBird et même dans nos cours arrière ont de quoi faire rêver les ornithologues amateurs! Les journées glaciales de l’hiver sont devenues un lointain souvenir. Le moment est tout indiqué pour prendre l’air, explorer, apprendre et vous immerger dans l’émerveillement qui accompagne la migration du printemps.
Cette période magique de l’année est bien éphémère et, au fil des ans, est devenue assombrie par le fait que nous savons qu’il y a moins d’oiseaux de retour au printemps qu’il y a quelques décennies.
Comment pouvons-nous tout de même y trouver de la joie en sachant que la situation est alarmante pour tant d’espèces d’oiseaux qui se déplacent d’un bout à l’autre de l’hémisphère ouest? Il semble que je me pose cette question de plus en plus chaque année. Et l’optimiste en moi est toujours aussi déterminée à garder l’espoir que d’inspirer les gens à vivre la magie des parulines, des pirangas et des grives est exactement ce dont nous avons besoin pour que tous apportent les changements nécessaires pour sauver nos oiseaux, notre nature et, au final, nous sauver nous-mêmes.
Le printemps est arrivé ici, dans le sud de l’Alberta. Déjà, les Merlebleus azurés forment des couples et nettoient de nouvelles cavités de nids dans les falaises de grès de la vallée de la rivière Red Deer, vieilles de 70 millions d’années.
Et le son caractéristique des prairies a aussi fait un retour : le chant mélodieux constant de la Sturnelle de l’Ouest.
Sturnelle de l’Ouest. Photo: Kalin Ocaña
J’observais les oiseaux au Horsethief Canyon l’autre jour, et une Sturnelle de l’Ouest est soudainement venue se poser sur un poteau de clôture à côté de moi pour ensuite entonner à gorge déployée son hymne au printemps d’une beauté surnaturelle. J’ai sorti mon téléphone et en ai fait un enregistrement audio pour l’ajouter à ma liste sur eBird Canada (cliquez ici pour l’écouter).
Lors de journées comme celles-là, on peut presque oublier toutes les menaces qui guettent actuellement nos oiseaux migrateurs.
Les chats d’extérieur, les collisions avec des fenêtres, les immeubles de bureaux inutilement illuminés, l’utilisation de pesticides, la perte d’habitat et, bien entendu, les changements climatiques. Tous ces facteurs et plusieurs autres font d’énormes ravages chez nos oiseaux chanteurs migrateurs. Nous ne pouvons pas ignorer ces problèmes pendant encore longtemps. Certains peuvent être résolus en posant des gestes simples à la maison ou dans l’ensemble d’une communauté, alors que d’autres nécessiteront des changements à grande échelle dans l’importance que nous accordons au monde qui nous entoure.
Film pour fenêtres « Feather Friendly ». Photo: Ellen Jakubowski
Je ne crois pas que le fait de profiter du merveilleux spectacle de la migration des oiseaux et la prise de mesures pour résoudre les plus grandes menaces envers les oiseaux du Canada soient mutuellement exclusifs. En réalité, découvrir la beauté de la nature lorsque les oiseaux arborent leurs plus belles parures et gazouillent leurs plus beaux chants est exactement ce dont nous avons tous besoin. Pour guérir nos âmes et inspirer des gestes positifs. C’est aussi l’occasion de montrer à nos amis, aux membres de notre famille, à nos voisins, aux enfants d’âge scolaire et aux politiciens cet événement extraordinaire qui se déroule à l’extérieur en ce moment.
Nous ne pourrons vraiment inspirer le changement positif nécessaire qu’en nous immergeant, nous et les autres, dans le monde des oiseaux et de la nature. Il n’est pas trop tard. Sortez observer les oiseaux dans le parc de votre localité. Découvrez par vous-mêmes la magie de la migration printanière. Et lorsque vous serez prêt à agir, commencez par ici : https://www.oiseauxcanada.org/vous-pouvez-aider/guide.