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Pour diffusion immédiate 4 octobre, 2022

(Port Rowan, ON) Avez-vous déjà visité un site de dénombrement de rapaces (oiseaux de proie) en migration? Vous êtes-vous demandé ce qu’il advient des données que les observateurs recueillent au fil des mois et des années à ces endroits? La plus récente analyse scientifique réalisée dans le cadre du Programme de l’indice de population des rapaces (PIPR; Raptor Population Index), primé mondialement, utilise des données de dénombrement récoltées pendant des décennies sur l’ensemble du continent nord-américain pour établir les tendances à court et à long terme des populations de rapaces en migration. Les tendances sont présentées sur un site Web de facture moderne au contenu facile à consulter et au graphisme attrayant : rpi-project.org. Le site sera inauguré en octobre.

Le PIPR est le fruit d’une collaboration de longue date entre quatre organismes nord-américains sans but lucratif voués à la conservation aviaire : le Hawk Mountain Sanctuary, HawkWatch International, la Hawk Migration Association of North America (HMANA) et Oiseaux Canada, Chacun des partenaires apporte une contribution importante à l’effort d’évaluation des populations. Ensemble, ces chefs de file de la conservation des rapaces constituent une puissante force scientifique qui s’appuie sur les données de dénombrement des rapaces en migration provenant de 76 sites dans l’ensemble du continent pour produire des tendances sur 10 et 20 ans pour chaque espèce par région et à l’échelle continentale.

«Les graphiques et les statistiques peuvent sembler intimidants, affirme Laurie Goodrich, Ph. D., directrice – Science de la conservation Sarkis Acopian au Hawk Mountain Sanctuary et coprésidente du comité directeur du PIPR. Or c’est précisément ce dont nous avons besoin pour diffuser l’information visuellement sur une nouvelle plateforme web afin de rendre les données plus accessibles au grand public ainsi qu’aux gestionnaires du territoire et aux scientifiques.»

Pygargue à tête blanche Photo: Yousif Attia

Le PIPR publie des données en ligne depuis dix ans, mais leur présentation est hautement technique. Grâce à la générosité d’Al Douglas, sympathisant et ex-membre du conseil d’administration du Hawk Mountain Sanctuary, les partenaires ont effectué une refonte du site Web, qui a duré deux ans, dans le but de rendre l’information la plus accessible possible. Le nouveau site, rpi-project.org, comprend, entre autres, des analyses faciles à télécharger, des cartes interactives des itinéraires de migration et des galeries de photos. Jason Sodeergren, créateur et gestionnaire de longue date du site hawkcount.org et de la base de données des dénombrements des rapaces en migration, a conçu de nouveaux graphiques.

Les récentes analyses démographiques diffusées sur le site Web du PIPR reposent sur les dénombrements propres à 22 espèces de rapaces effectués de 2009 à 2019 à 76 sites du Canada, des États-Unis et du Mexique.

«Une des forces du programme est qu’il combine les données recueillies à un grand nombre de sites, ce qui permet non seulement d’établir des tendances à l’échelle du continent, mais aussi de régions particulières, précise David Brandes, Ph. D., membre du comité directeur du PIPR, professeur de génie civil et environnemental et président du programme de génie intégré du Collège Lafayette. Il nous arrive de déceler d’importantes différences sur le plan géographique, par exemple des déclins marqués des effectifs de Balbuzards pêcheurs et de Busards des marais depuis dix ans principalement dans le nord-est des États-Unis.»

Une importante constatation que permettent les nouvelles analyses est la baisse des nombres enregistrés d’Éperviers bruns, qui comptent parmi les migrateurs le plus couramment observés, à 48 % des sites. On constate également des déclins préoccupants en ce qui touche le Busard des marais, l’Autour des palombes et la Crécerelle d’Amérique.

Épervier brun Photo: Yousif Attia

«La surveillance des rapaces diurnes en migration nous offre une rare occasion d’assurer un suivi de la dynamique des populations des prédateurs de niveau trophique supérieur et de produire des évaluations en matière de conservation et des tendances populationnelles fondées scientifiquement, fait valoir Danielle Ethier, Ph. D., scientifique spécialiste des populations à Oiseaux Canada et membre du comité directeur du PIPR. C’est particulièrement important, car d’autres programmes de suivi des populations d’oiseaux, tels que le Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) et le Recensement des oiseaux de Noël (RON), ne permettent pas de faire un suivi adéquat de nombreuses espèces de rapaces.»

Pour la toute première fois de son existence, le PIPR produit une liste des espèces de rapaces en péril, soit celles qui subissent des baisses d’effectifs généralisées, ainsi qu’une liste des espèces en progression, qui affichent des hausses notables des populations depuis 10 ou 20 ans. Ces nouveaux éléments d’information fournissent un instantané de l’état des populations de chaque espèce préoccupante sur le plan de la conservation, lequel renseigne plus en profondeur sur les changements démographiques, les listes d’États et fédérales, les tendances issues du BBS et les possibles menaces relatives à la conservation. Rebekah Smith, coordonnatrice des activités de sensibilisation à caractère scientifique et éducatif au Hawk Mountain Sanctuary, a dirigé le travail de rédaction des évaluations de la situation des différentes espèces ainsi que des sections portant sur les espèces en péril et les espèces en progression.

Voici ce que mentionne Dave Oleyar, Ph. D., coprésident du comité directeur du PIPR et directeur responsable du suivi à long terme et de la science participative à HawkWatch International : «Nous voulons que les gens accèdent à l’information, la comprennent et l’utilisent. Notre objectif est de rejoindre le public, les décideurs, les observateurs d’oiseaux, les gestionnaires du territoire et les groupes de conservation pour qu’ils puissent à leur tour cerner les menaces qui pèsent sur les rapaces, mener les recherches qui s’imposent et plaider en faveur de changements à l’échelle régionale et continentale. C’est ce qu’il faudra pour maintenir des espèces sur la liste des rapaces en péril ou pour les en retirer.»

Personne-ressource pour les médias
Danielle Ethier, Ph. D.
Scientifique spécialiste des populations
Oiseaux Canada
519 586-3531, poste 115
dethier@oiseauxcanada.org

 

Le Programme de l’Indice de population des rapaces

Plus de 200 sites de surveillance des rapaces diurnes en migration répartis sur l’ensemble du continent nord-américain constituent le plus grand réseau du genre dans le monde. Ces sites fonctionnent grâce à des scientifiques hautement qualifiés, principalement bénévoles, qui utilisent des protocoles normalisés et téléversent leurs données de dénombrement dans une base gérée par la Hawk Migration Association of North America (HMANA) sur le site Web HawkCount.org. L’Indice de population des rapaces s’appuie sur les données de dénombrements provenant d’un sous-ensemble de ces sites qui répondent à des critères rigoureux basés sur l’effort et la longévité, chaque nouveau cycle incluant de nouveaux sites. «Les responsables des sites de dénombrement sont très heureux que leurs données recueillies sur de longues périodes soient mises à profit pour orienter la conservation des rapaces», se réjouit Julie Brown, directrice – Programme d’étude des migrations de rapaces, à la HMANA.

Le PIPR, instauré en 2004 pour mobiliser des milliers d’observateurs de rapaces diurnes en migration, a pour but de produire et de mettre à jour régulièrement des évaluations des tendances populationnelles à l’échelle du continent et du statut de conservation des rapaces diurnes migrateurs. La première publication du programme, un volume de 446 pages intitulé The State of North America’s Birds of Prey, paru en 2008, demeure une publication clé renseignant sur ces rapaces et leur protection en Amérique du Nord. Le comité directeur du PIPR est composé des personnes suivantes : Dave Oleyar, Ph. D. (HawkWatch International), Laurie Goodrich, Ph. D. (Hawk Mountain Sanctuary), Danielle Ethier, Ph. D. (Oiseaux Canada) ainsi que David Brandes, Ph. D., Julie Brown and Jason Sodergren (HMANA).

 

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