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Greg Spira, directeur principal de programme – Conservation à l’international

Bonjour à tous! J’occupe le nouveau poste de directeur principal de programme à Oiseaux Canada. J’ai pour mission de soutenir nos équipes qui conçoivent et mettent en œuvre des initiatives de conservation à l’étranger.

Comme vous le savez, nos oiseaux migrateurs sont pour la grande majorité déjà rendus dans leurs quartiers d’hiver. Les Colibris à gorge rubis se sont envolés pour le Panama, les Moucherolles à côtés olive sont maintenant occupés à capturer des insectes en vol en bordure des forêts tropicales de la Colombie, et les Parulines à gorge orangée sont installées dans les forêts de nuages du Chocó en Équateur. Les oiseaux migrateurs en provenance du Canada échappent aux contrôles de sécurité des aéroports, aux tarifs des transporteurs aériens et à la vérification des passeports.

la forêt nébuleuse tropicale d’Équateur. Photo : Greg Spira

En octobre, une semaine après que je sois entré en fonctions à Oiseaux Canada, je me suis envolé avec des collègues pour l’Amérique du Sud. Dans quel but? Établir des partenariats pour protéger les habitats des oiseaux en péril et gravement menacés qui se déplacent entre les forêts, la toundra et les prairies de l’hémisphère Nord et les forêts pluviales, les côtes, les deltas et les plaines de haute altitude de l’Amérique du Sud. Comme près de 80 % de «nos» oiseaux migrent hors du pays, travailler pour les oiseaux du Canada signifie collaborer avec d’autres groupes qui protègent les écosystèmes d’Amérique latine et des Caraïbes (ALC).

Et c’est précisément ce que font de nombreux responsables inspirants d’organismes environnementaux!

Au Pérou, Patrick Nadeau, président-directeur général d’Oiseaux Canada, a rencontré des hauts dirigeants responsables de plusieurs fonds environnementaux faisant partie du Réseau de fonds environnementaux d’Amérique latine et des Caraïbes (RedLAC), qui compte 27 membres provenant de 19 pays de cette région du monde. Voici son commentaire: «La portée de la collaboration avec les membres du RedLAC est incroyable. Imaginez ce que cela représente de contribuer à la protection de 50% des forêts tropicales et de 50% des oiseaux de la planète!»

Au Pérou, Patrick Nadeau, président-directeur général d’Oiseaux Canada, a rencontré des hauts dirigeants responsables de plusieurs fonds environnementaux faisant partie du Réseau de fonds environnementaux d’Amérique latine et des Caraïbes (RedLAC)

Ensuite, en route vers l’Équateur, l’un des pays présentant la plus grande biodiversité!

Réunis à Quito, les membres latino-américains de BirdLife International Americas, une famille d’organisations, ont discuté de la protection des espèces d’oiseaux les plus menacées, qu’elles soient résidentes ou migratrices. Adrian Torres, directeur de la conservation et du développement de l’Association des écosystèmes andins (ECOAN), a déclaré: «Cette année, dans les forêts d’arbustes et d’arbres du genre Polylepis à haute altitude au Pérou, nous avons identifié 45 espèces, dont 41 sont menacées parce que 90% de la forêt a été perdue dans ce pays et en Bolivie! L’ECOAN rassemble des communautés entières – des femmes, des hommes, des jeunes – pour restaurer les forêts de polylepis et développer des moyens de subsistance durables. «Les oiseaux sont le point d’entrée idéal pour permettre aux communautés de restaurer les écosystèmes. Nous pouvons faire en sorte que les oiseaux et les êtres humains bénéficient des forêts.»

Nous avons eu l’occasion de discuter de la façon dont Oiseaux Canada pourrait travailler avec plus de 40 membres de la famille BirdLife International Americas pour le rétablissement des populations d’oiseaux migrateurs entre le nord du Canada et la Bolivie, et au-delà. Voici ce qu’a déclaré Andrew Couturier, directeur principal – Science et conservation des paysages à Oiseaux Canada: «Nous avons parlé de tout, depuis l’engagement de la communauté en faveur de la conservation jusqu’à l’établissement de zones clés pour la biodiversité (KBA), en passant par l’utilisation optimale des données sur les migrations des oiseaux recueillies par notre Système de surveillance faunique Motus

Photo: BirdLife International

Nous avons ensuite voyagé pendant deux heures jusqu’à Mindo – la première zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) d’Amérique du Sud – pour participer au Salon du tourisme ornithologique d’Amérique du Sud. Située au cœur de la réserve de biosphère Chocó Andino, Mindo est la preuve vivante que le tourisme ornithologique peut être un moteur économique en Amérique latine. Les 680 espèces d’oiseaux recensées dans toute la région y attirent ornithologues et conservationnistes.

Finalement, nous avons pu faire un peu d’observation! En tant qu’ornithologue en pause depuis 10 ans, voir 37 espèces uniques m’a donné des frissons. À Mindo, j’ai vu un oiseau que j’avais toujours rêvé de voir: le Quetzal doré! Et nous avons vu notre première espèce migratrice du Canada, une Paruline à gorge orangée femelle!

En approchant de la réserve équatorienne de Canandé, accompagnés par certains des grands conservationnistes de la Fondation de conservation Jocotoco et de gardiens de parc communautaires, nous nous sommes retrouvés face à la déforestation, l’une des principales menaces auxquelles sont confrontés les oiseaux résidents comme les migrateurs. La réserve de Canandé s’étend sur plus de 25 000 hectares de forêt tropicale de basses-terres protégée par le secteur privé et constitue un corridor essentiel vers d’autres zones protégées, notamment des parcs et des terres gérés par les Chachis

Traversée de la rivière Canande. Photo : Greg Spira
L’exploitation forestière est un facteur clé de la perte d’habitat dans la forêt de Chocó en Équateur. Photo : Greg Spira

C’était un honneur de visiter la réserve de Canandé, dont Antonio Paéz, de la Fondation Jocotoco, a très bien présenté la mission:

«Nous protégeons l’une des zones les plus riches en biodiversité du monde. Malheureusement, il ne reste que 2% de la forêt originelle de Chocó, en raison de la déforestation et de l’agriculture. Il est donc essentiel que nous protégions cette zone et que nous travaillions avec de nombreux autres acteurs et communautés pour tenter de la préserver à perpétuité.»

la vue sur la Reserve Canande Photo : Greg Spira

Quelle incroyable biodiversité, en effet! Mes pouces parvenaient à peine à entrer dans eBird les noms des 20 espèces que nous avons vues se régaler dans la partie moyenne et supérieure de la canopée de ce que nous avons appelé un «arbre de vie».

Ce jour-là, nous avons enregistré trois espèces familières aux observateurs du Canada: la Grive à dos olive, le Moucherolle à côtés olive et l’Urubu a tête rouge.

Nous étions ébahis d’observer plus de 60 autres espèces résidentes – certaines resplendissantes, certaines très discrètes – dont les suivantes: le Dacnis bleu, l’Engoulevent du Choco, le Tyranneau du Choco, le Toucan du Choco, le Calliste à coiffe d’or, le Colibri féérique et un couple de Manakins à cuisses jaunes.

Il ne fait pas de doute que cette excursion a été la meilleure façon pour moi de commencer à travailler pour Oiseaux Canada et de raviver ma passion pour les oiseaux! J’ai hâte de continuer à créer de solides partenariats partout dans le monde afin d’accroître la connaissance, l’appréciation et la conservation des oiseaux du Canada, tant au pays qu’à l’étranger.

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